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"A regarder, ça ressemble à une vraie course" : le e-sport profite du confinement pour s'installer dans le paysage des Grand Prix de F1

Grand Prix virtuels, écuries de e-sport, compétitions labellisées par la Formule 1 ou la Formule E... Le sport auto version jeu vidéo profite du confinement pour se faire une place. Et certains pilotes suivent.

Article rédigé par Jean-Pierre Blimo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Chalres Leclerc en pole position du Grand Prix d'Australie virtuel. (CAPTURE D'ECRAN)

La saison de Formule 1 n'a toujours pas débuté, mais une saison virtuelle se dispute bel et bien sur consoles vidéo depuis le 22 mars. Des pilotes comme Charles Leclerc s'y retrouvent sur le jeu "F1 2019". Dimanche 3 mai, un Grand Prix des Pays-Bas virtuel sera disputé sous le label Virtual GP Series. Le Monégasque compte deux victoires en deux courses.

Romain Grosjean, l'un des trois pilotes français de F1 en 2020, vient pour sa part de créer sa propre écurie virtuelle, R8G e-Sports. Même si, pour le moment, la Formule 1 en jeu vidéo, ce n'est pas la vraie F1. "Non, l'e-sport et la F1 sont encore assez éloignés en terme de sensations, explique-t-il. Après, on retrouve des éléments clés : la concentration, la gestion de l'usure des pneus, la gestion de son carburant. En e-sport, toutes les sensations passent par le volant alors qu'en Formule 1, tout passe par le bas du dos et les fesses. Donc, de ce côté-là, c'est assez différent."

"Aucune chance face aux gamers !"

Le jeu vidéo peut-il permettre aux sportifs professionnels de garder une forme de pression et de trouver l'adrénaline qui leur manque ? Pas vraiment, explique Jean-Eric Vergne, ancien pilote de Formule 1 reconverti dans la formule électrique. "Le jeu de Formule E, ça reste quand même un jeu d'arcade. En revanche, l'adrénaline d'un départ, avant une qualif, elle est toujours là. Après, c'est plus, pour les fans, pour nous aussi, pilotes, de pouvoir rigoler, de pouvoir faire quelque chose en attendant que les compétitions reprennent." Et puis avec les jeux vidéo, le niveau de la concurrence est parfois inattendu." Le problème, c'est qu'il y a des pilotes qui ont des familles, qui ont des enfants, et il y en a qui sont jeunes, qui ont 20 ans et qui ne font pas grand-chose d'autre de leur journée... C'est pour ça qu'on n'a aucune chance face aux gamers !"

Jean-Eric Vergne dispute d'ailleurs samedi 2 mai le deuxième Grand Prix virtuel de Formule E avec tous les pilotes du circuit réel. Là encore, un label a été créé pendant le confinement, l'ABB Formule E Race at Home Challenge. Pour le public, c'est un spectacle assez bluffant, rendu possible par les progrès de la technologie et des réseaux Internet, précise Sylvain Filippi, le patron français de l'écurie britannique Envision Virgin Racing. "Il y a deux bénéfices : un pour le pilote, non seulement en termes de comportement de la voiture, mais aussi des 23 autres pilotes autour. Les voitures sont exactement là où elle devraient être, ce qui permet de faire des dépassements très précis et de travailler dans ce sens-là. Et l'autre bénéfice, bien sûr, c'est pour les spectateurs. A regarder, ça ressemble à une vraie course."

Le e-sport et le sport réel ont-ils un avenir commun ? Romain Grosjean y croit plus que jamais. "Avec un R8G eSports, j'ai envie d'essayer de créer un lien entre le virtuel et la réalité. Et pourquoi pas trouver le talent de demain à travers le e-sport." C'est ce qui s'appelle tenter de bâtir un pont entre le sport de la vraie vie et la réalité virtuelle.

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