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Nouvelle formule du Levothyrox : après analyse, l'AFMT demande son retrait, la reconnaissance de crise sanitaire et la démission d'Agnès Buzyn

Chantal L'Hoir, présidente de l'Association française des malades de la thyroïde (AFMT), demande également, jeudi sur franceinfo, la possibilité de pouvoir "importer d'Europe des produits dont on sait qu'ils ont fait leurs preuves".

Article rédigé par franceinfo
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Une plaquette de Levothyrox. (MAXPPP)

Une telle crise, "dans un pays qui se dit scientifique, ce n'est pas digne", estime Chantal L'Hoir, jeudi 14 juin sur franceinfo, après la publication d'une analyse sur la nouvelle formule du Levothyrox qui révèle des anomalies dans la composition. La présidente de l'Association française des malades de la thyroïde (AFMT), qui a commandé ce rapport à un laboratoire étranger, réclame "en urgence une reconnaissance de crise sanitaire et, par principe de précaution, le retrait du Levothyrox", mais aussi la "démission" de la ministre de la Santé, Agnès Buzyn.

franceinfo : Quelles conclusions tirez-vous après cette nouvelle analyse ?

Chantal L'Hoir : Quand on s'attaque à des colosses comme ça, il faut être solide. Trois millions de personnes et nous sommes passés pour des nocébo [substance qui semble nocive à ses utilisateurs, même quand elle est objectivement inoffensive]. Dans la commission qui avait lieu au niveau du ministère, on nous a fait comprendre que notre présence en tant qu'association sera remplacée par des psychiatres et des médecins anesthésistes. Là, personnellement, je ne trouve plus que Mme Buzyn a sa place et je lui demande de démissionner.

Nous réclamons en urgence une reconnaissance de crise sanitaire et, par principe de précaution, le retrait du Levothyrox.

Chantal L'Hoir

à franceinfo

Il y avait trois millions et demi de lots qui étaient vendus à l'époque, par mois. On ne peut pas dire que, par hasard, on a tiré le gros lot. On ne peut donc pas prendre de risque. Dans un pays qui se dit scientifique, ce n'est pas digne. Le ministère de la Santé n'a qu'à faire une reconnaissance de crise sanitaire avec une urgence, pour le remboursement par exemple du TCAPS [alternative au Levothyrox du laboratoire Génévrier] qu'ils ont bloqué. Et aussi qu'on puisse importer d'Europe des produits dont on sait qu'ils ont fait leurs preuves. Nous avons des gens qui sont sur le Thyrofix [autre alternative, du laboratoire Uni-Pharma] et ils vont très bien.

Que ressentez-vous après ces résultats ?

Nous sommes épuisés. Cela fait un an que l'on se bat. Ça a été très dur. Il y a eu des souffrances. Il y a eu des décès. On a dû faire preuve de beaucoup d'abnégation dans notre vie personnelle. Mais le plus grave dans cette crise est la façon dont les médecins ont été cadrés comme des moutons par des grands professeurs d'endocrinologie. Ce n'est pas possible de se trouver dans un tel système. Notre association est faite de citoyens, qui avec des petits moyens, ont pu payer ces analyses et je ne vous explique pas le prix. L'AFMT vit sans subvention, ni de l'État, ni des laboratoires. Nous sommes simplement des citoyens engagés dans notre vie pour les autres.

Comment vont les patients ?

Nous avons encore eu un suicide. Tous les jours, ce sont des appels à l'aide et c'est pour ça que je suis très émue.

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