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Les députés taxent cigares et cigarillos comme les cigarettes

Un amendement visant ainsi à augmenter les droits sur la consommation des cigares et cigarillos a été voté malgré l'avis défavorable du secrétaire d'État au Budget, Christian Eckert.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'Assemblée nationale a adopté un amendement proposant de taxer les cigares et cigarillos comme les cigarettes, le 23 octobre 2014. (ZERO CREATIVES / CULTURA RF / GETTY IMAGES)

Un coup fumant. Contre l'avis du gouvernement, les députés ont décidé, jeudi 23 octobre, d'aligner les taxes des cigares et cigarillos sur celles appliquées aux cigarettes, dans le cadre de la discussion du projet de budget de la Sécurité sociale. Porté par l'ancienne ministre Michèle Delaunay (PS), et cosigné par des socialistes et des écologistes, un amendement visant ainsi à augmenter les droits sur la consommation des cigares et cigarillos a été voté, malgré l'avis défavorable du secrétaire d'État au Budget, Christian Eckert.

"La France est le pays d'Europe continentale qui pratique les tarifs les plus chers" et les produits visés, cigares et cigarillos, ne représentent que "2% du marché en volume", a souligné Christian Eckert, assurant qu'"augmenter la fiscalité fait augmenter les achats illégaux"

Michèle Delaunay plaide pour "des mesures d'urgence"

Pour sa part, Michèle Delaunay a affirmé que "la nocivité [des différents produits du tabac] est exactement la même" et plaidé pour "des mesures d'urgence" car "le tabac est aujourd'hui dans le monde la première cause de décès".

L'Association des fournisseurs de cigares en France (AFCF), qui affirme représenter la quasi-totalité des fabricants des cigares et cigarillos commercialisés par les buralistes, a déploré, dans un communiqué, cette décision. "Si cet amendement est confirmé lors de la navette parlementaire", la hausse de plus de 10 euros du paquet de 20 cigarillos aurait comme "conséquence immédiate pour 2015, la fin des ventes de cigares et cigarillos dans le réseau des buralistes et une perte de recette fiscale (...) de 158 millions d'euros".

Un autre amendement de l'élue PS de Gironde, dont le but était de fixer le prix des produits du tabac en fonction du coût sanitaire et social réel lié à leur consommation, a été, lui, repoussé. Il était aussi signé par des socialistes, des écologistes et une UMP, Isabelle Le Callennec. Pour l'UDI, qui ne l'a pas voté, "l'idée mérite de faire son chemin".

Le lobbying de l'industrie du tabac pointé du doigt

Alors qu'un récent ouvrage, L'Etat accro au tabac, et l'émission de France 2 "Cash Investigation" ont épinglé l'influence des industriels du tabac sur les politiques, Christian Eckert est revenu longuement lors du débat sur "le rôle du gouvernement dans la fixation des prix" du tabac. Il y a "des échanges avec les fabricants car des questions se posent en termes de rentabilité", mais le "travail complexe" qui est mené se fait "avec beaucoup de responsabilité. (...) Prochainement, le gouvernement proposera un panel de mesures pour lutter contre les achats (de tabac) sur internet", a-t-il indiqué.

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