Info franceinfo Santé mentale : 81% des étudiants de première année en études de santé se déclarent plus stressés depuis leur entrée en Pass-LAS

Dans une étude révélée en exclusivité par franceinfo, la Fédération des associations générales étudiantes (Fage), dresse un "constat d'échec" de la réforme de 2020, qui instaure deux voix d'entrée dans les études de santé, le Parcours accès spécifique santé (Pass) et la licences accès santé (LAS).
Article rédigé par franceinfo
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Des étudiants à Bron, près de Lyon. (Photo d'illustration). (THIBAUT DURAND / HANS LUCAS)

Après la réforme de l'accès aux études de santé de 2020, 81% des étudiants de première année de santé interrogés se déclarent plus stressés depuis leur entrée en parcours accès santé spécifique (Pass) ou licence d'accès à la santé (LAS), selon une consultation de la Fage, publiée lundi 29 avril et que franceinfo révèle en exclusivité. Les filières Pass et LAS sont venues remplacer la première année commune aux études de santé (Paces). La Fage estime qu'une adaptation de la réforme est "vitale" pour "permettre enfin une entrée dans les études de santé sereine et non initiatrice de risques psychosociaux".

Cette réforme, qui instaure deux voies d'entrée aux études de santé, avait pour "principaux objectifs l'amélioration de la réussite étudiante, la réduction des risques psychosociaux et la diversification des profils étudiants", mais Maëlle Nizan, présidente de la Fage dresse "un constat d'échec". Elle dénonce "la pression et le rythme" de ces années de formation qui "poussent des étudiants et étudiantes à envisager l'arrêt de leurs études". Ils sont 42% des étudiants en Pass-LAS à "avoir envie d'arrêter en cours d'année", selon cette enquête. 43% ressentent "un stress intense" plusieurs fois par jour. La Fage déplore par ailleurs "la sélection, la pression de ces années très denses et le manque d'accompagnement des étudiants". Ils sont 36% à se sentir "isolés", ce qui "crée des conditions délétères pour leur vécu et leur réussite académique", appuie cette enquête.

Une trop grande différence de niveaux

À cet isolement s'ajoute "un manque de lisibilité" après la création des deux voies d'accès aux études de santé, critique la présidente de la Fage. Maëlle Nizan ajoute par ailleurs qu'il faut que le concours "ne soit pas uniquement anxiogène" et appelle à tout mettre en œuvre pour que les candidats "ne soient pas uniquement évalués sur du bachotage, du par cœur, ce qui était fortement décrié" lors de la mise en place de la Paces.

Dans l'esprit de la réforme, le passage par la LAS (licence d'accès) avait pour ambition de faciliter la poursuite des études aux candidats qui n'avaient pas pu accéder à la deuxième année de médecine, mais il y a une trop grande différence de niveaux entre les deux voies d'accès. Ainsi, 43% des étudiants de deuxième année de santé MMOKP (maïeutique, médecine, odontologie, pharmacie, kinésithérapie) ressentent une différence de niveau entre les étudiants issus du Pass et ceux venant de la LAS. Cette "dernière comporte une minorité d'enseignements en santé en comparaison avec la voie Pass", fustige la Fage. 

En conséquence, la Fédération des associations générales étudiantes réclame "une voie unique dans les études de santé composée d'une licence" avec une voie "comprenant tant des unités permettant une poursuite d'études" en deuxième année que des "unités d'enseignement" permettant aux étudiants de faire un choix différent. L'association demande à l'État de prendre "en considération la santé mentale des étudiants dans le prochain modèle de réforme", l'augmentation du "nombre de places" en deuxième année et un meilleur accompagnement des étudiants.


Méthodologie : pour cette consultation, la Fage a recueilli 13 000 réponses d'étudiants actuellement (majorité des réponses) en Pass et LAS ou qui y étaient l'année dernière. La consultation a été diffusée en ligne via les associations étudiantes durant le mois de mars 2024.

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