Saleté des toilettes à l'école : des risques pour la santé des enfants
"Le matin, quand elles arrivent à l’école, certaines petites filles s’empêchent d’aller faire pipi " alerte le Dr Michel Schouman, urologue au Centre de santé Viala. Un constat partagé par les parents d’élèves, interrogés par OpinionWay pour Essity à l’occasion de la journée mondiale des toilettes, qui a lieu le 19 novembre. En effet, seulement 10 % d’entre eux sont satisfaits de la qualité des WC de leurs enfants. Ce sujet apparemment anodin revêt pourtant une importance capitale : le manque d’hygiène dans les toilettes scolaires décourage les enfants de s’y rendre. Et provoque chez eux des infections et des problèmes psychologiques.
Des pathologies graves ou des problèmes mentaux
Pour cette étude, 1 000 parents d’élèves âgés de 10 à 14 ans ont été interrogés. Parmi eux, près d'un sur deux affirme s’inquiéter de l’hygiène des toilettes scolaires. Les causes de cette saleté sont multiples : 45 % des sondés évoquent une absence de papier toilette, 41 % des toilettes bouchées, et 34 % une absence d'essuie-main. Les parents déplorent par ailleurs l’absence de séparation entre les WC des garçons et des filles, trop fréquente, ou l’impossibilité de verrouiller les portes, quand il y en a.
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Conséquence directe de cette situation : les enfants, surtout les petites filles, qui hésitent ou renoncent à aller aux toilettes au sein de leur établissement scolaire, peuvent développer des pathologies graves ou des problèmes mentaux. Au premier rang desquels des infections urinaires, un manque de concentration ou d’estime de soi. "Une infection urinaire, c’est déjà très grave. Mais cela peut en plus entraîner une infection des reins, ou une pyélonéphrite" alarme le Dr Schouman. "Pour les garçons, qui vont aux toilettes plus facilement, le problème est plus psychologique. Le manque d’intimité crée des complexes, par exemple", ajoute-t-il.
En termes d’éducation sexuelle, l’école française est au point mort
"Rien n’a changé", pour l’urologue. "Ca n’évolue pas. Personne ne fait rien. La France a toujours été très en retard par rapport aux autres pays de ce point de vue-là", déplore-t-il. Et pour cause : "Dans les écoles françaises, on ne respecte pas assez l’intimité des enfants. Cela crée un réel besoin d’éveil à l’intimité. Il faut faire comprendre aux élèves que leur corps leur appartient."
Mais en cela, l'Education nationale est au point mort, pour le Dr Schouman, qui conclut sur une anecdote. "Mes enfants étaient à l’école de Sainte-Croix, à Neuilly. L’école m’a demandé d’organiser une réunion pour les CM2. Nous avons rassemblé tous les enfants pendant un quart d’heure. Je leur ai expliqué des notions d’anatomie, d’hygiène, et certaines pathologies. Au début, forcément, ça ricanait. Et puis petit à petit, ils ont posé des questions très intelligentes, sur la sexualité, la contraception ou sur l’avortement", explique le médecin. Des réponses que personne ne leur avait apportées auparavant.
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