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Trois questions après le "décès inexpliqué" aux urgences de Cochin

L'assistance publique des hôpitaux de Paris a ouvert une enquête interne. La ministre de la Santé, Marisol Touraine, leur a demandé de faire "la lumière dans les meilleurs délais".

Article rédigé par franceinfo
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L'entrée des urgences de l'hôpital Cochin, à Paris, le 2 avril 2012. (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

Arrivée à l'hôpital Cochin à Paris en milieu d'après-midi, samedi 15 février, pour une plaie à la jambe, une patiente a été retrouvée morte dans son fauteuil dans la salle d'attente des urgences près de six heures après. L'Assistance publique des hôpitaux de Paris (APHP) a ouvert une enquête interne. La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a demandé aux hôpitaux de Paris de faire "la lumière dans les meilleurs délais". Francetv info revient sur cette affaire qui fait déjà polémique.

Que s'est-il passé ?

Samedi, vers 17h15, la patiente de 61 ans est conduite aux urgences de l'hôpital Cochin par les pompiers pour une plaie au pied, après une chute qui ne semblait pas inquiétante. L'AP-HP précise que la femme est a été prise en charge dans la demi-heure pour un premier examen qui n'a pas "montré de signe de gravité objectif". Elle a ensuite été "installée en zone de surveillance, à proximité des soignants".

"Le décès de la patiente a été constaté à 23h00", indique l'AP-HP. Elle était toujours assise dans la salle d'attente. Les médecins ont été alertés car la femme ne répondait pas alors qu'ils l'appelaient. Ce n'est qu'à cet instant qu'ils s'aperçoivent qu'elle n'est pas endormie, mais morte.

Pourquoi y a-t-il polémique ?

Selon Marise Dantin, secrétaire générale CGT de l'hôpital Cochin, citée par RTL, la patiente, âgée de 61 ans, a été appelée par les médecins "vers 17 heures" et n'a pas répondu. Ce n'est qu'avec l'arrivée de l'équipe de nuit, autour de 21 heures, que les médecins se sont aperçus qu'elle n'était pas endormie, mais morte.

Selon France Bleu, la CGT AP-HP pointe du doigt le problème de la fermeture des urgences d'un autre hôpital de la capitale, l’Hôtel-Dieu. "Le syndicat affirme que le déroutage des pompiers des urgences de l’Hôtel Dieu vers d’autres services d’urgence qui fonctionnent déjà à la limite de leur capacité entraîne des problèmes de prise en charge des patients", écrit le site de la radio.

De son côté, l'association Hôpital pour tous, à la pointe du combat contre la réorganisation de l'hôpital parisien de l'Hôtel-Dieu, réfute que les effectifs aient été au complet. L'association affirme, dans un communiqué, que "le service d'urgences de Cochin était complètement saturé, comme le sont quotidiennement toutes les urgences parisiennes depuis la fermeture de l'Hôtel Dieu le 4 novembre 2013". L'association enjoint Martin Hirsch de "rouvrir immédiatement" ces urgences dans le plus vieil hôpital de la capitale.

Que répond la direction des hôpitaux parisiens ?

Martin Hirsch, directeur de l'AP-HP, a déclaré qu'"à [sa] connaissance il n'y avait pas d'interférence" entre le décès survenu aux urgences de l'hôpital Cochin et la réorganisation très contestée de l'Hôtel-Dieu. Il a également indiqué que les résultats de l'enquête diligentée seraient connus "dans le courant de la semaine prochaine".

L'AP-HP indique dans un communiqué que "les effectifs médicaux et paramédicaux étaient au complet". "L'activité du service d'accueil des urgences de l'hôpital Cochin le samedi 15 février 2014 était dans la moyenne de celle observée ces dernières semaines". "Le service des urgences a reçu ce jour-là "152 personnes" ce qui se situe dans la moyenne", a indiqué Martin Hirsch.

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