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Réforme de la santé : les infirmiers se considèrent comme les "oubliés" et appellent à une "marée blanche"

Au total au moins 23 rassemblements doivent avoir lieu mardi en France, les personnels soignants veulent dénoncer le manque de considération de leur métier. 

Article rédigé par franceinfo, Solenne Le Hen - Édité par Thomas Pontillon
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Manifestation d'infirmiers et d'infirmières en novembre 2016 à Lyon.  (JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP)

Après les "gilets jaunes", les syndicats infirmiers appellent aujourd'hui à une "marée blanche" dans les rues de France. Pour autant, ils ne veulent pas que l'on fasse l'amalgame entre les deux mouvements. Leur manifestation était prévue de longue date, expliquent les syndicats. Ils entendent dénoncer la réforme de la santé, dans laquelle les 660 000 infirmiers et infirmières se sentent "oubliés". 

"Ras-la-seringue"

Le slogan "ras-la-seringue" devrait être à nouveau scandé dans les 23 rassemblements prévus en France mardi 20 novembre. Thierry Amouroux, du syndicat des infirmiers salariés, regrette d'avoir été oublié par le gouvernement dans la réforme Ma Santé 2022. "Dans un document qui fait 80 pages, on ne voit que trois fois le mot infirmier", déplore-t-il. 

Pourtant le malaise hospitalier est là, les personnels sont épuisés, estime Nathalie Depoire, présidente du syndicat Coordination nationale infirmière. "Pour des raisons financières à l'hôpital, on supprime des postes et on se retrouve avec des suicides mais aussi quelque chose de plus sinueux qu'on appelle l'épuisement professionnel et des gens qui ne vont pas pouvoir continuer à exercer la profession d'infirmier", dénonce-t-elle. 

Les infirmiers dénoncent un manque de reconnaissance

Les syndicats réclament davantage de moyens, une revalorisation des salaires mais aussi de la reconnaissance. John Pinte est vice-président du SNIIL, syndicat des libéraux : "Il y a des compétences que l'on a pas encore mais que l'on exerce au quotidien", explique-t-il. Par exemple, "on adapte des doses de médicaments, notamment en libéral, parce que le médecin le vendredi soir n'est pas là. Donc on est obligé d'adapter des doses, sinon on met en risque la vie de nos patients. Sauf qu'on n'a pas le droit de le faire, on est en complète illégalité. Ça arrange tout le  monde alors on laisse faire", déplore John Pinte. Sans plus de reconnaissance, les syndicats prédisent la fin des vocations. 

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