Précarité à l’hôpital : "des collègues dorment dans leur voiture"
Aujourd’hui dans les hôpitaux, près d’un poste sur trois est vacant… Cette pénurie s’aggrave dans toutes les professions. En Ile-de-France, l’Assistance Publique des Hôpitaux de Paris n’arrive pas à recruter au niveau des salaires imposés par les grilles nationales. Car ces salaires permettent mal de faire face au coût de la vie autour de la capitale…
"Un jeu d'équilibriste en permanence entre vivre et survivre"
« Nous sommes le 16 du mois et le 16 du mois, je suis donc à 217€ de découvert… je vais essayer de ne pas dépasser les 400€», explique Blandine, assistance sociale depuis 5 ans dans un hôpital parisien. Son salaire s’élève à 1490 euros, une fois le prélèvement à la source effectué. « Tout est forcément compliqué et on fait tout le temps attention », poursuit la jeune femme. « C’est un jeu d’équilibriste en permanence entre vivre et survivre en fait. »
"Des collègues dorment dans leur voiture"
A 30 ans, impossible d’être seule dans un appartement : la colocation s’impose. Et encore, précise-t-elle, son quotidien est facilité par un soutien familial important. D’autres vivent de véritables situations de précarité. « Il y a des collègues qui n’arrivent pas à manger à la fin du mois, témoigne Blandine. On se cotise parfois,… Il y a des collègues qui n’arrivent pas à se loger, qui dorment dans leur voiture et en fait c’est un peu le scandale dans l’histoire c’est qu’en fait on est en 2020, on travaille et en fait on a des collègues qui n’arrivent pas à manger à la fin du mois alors qu’elles travaillent. »
Comme beaucoup d’hospitaliers mobilisés depuis des mois, Blandine réclame une hausse de 300€ net de rémunération par mois. Elle espère que leurs voix seront entendues par le ministère de la Santé. Dans son établissement, il manque entre 10 et 12 assistantes sociales depuis des mois…
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.