La baisse du nombre de postes d'internes "aura un impact" sur l'hôpital public, insiste le syndicat Samu Urgences de France

Les effets de cette décrue seront surtout visibles dans "les hôpitaux universitaires dont 40% des ressources médicales sont constitués par des internes", note Marc Noizet.
Article rédigé par franceinfo
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Le service des urgences du CHU de Nantes le 2 janvier 2024. (PHOTO PO - NATHALIE BOURREAU / MAXPPP)

La baisse du nombre de postes d'internes à l'automne "aura un impact" sur l'hôpital, soutient vendredi 16 août sur franceinfo Marc Noizet, président du syndicat Samu Urgences de France. Selon les chiffres publiés début juillet au Journal Officiel, il y aura à la rentrée prochaine 7 974 nouveaux internes, contre 9 484 en 2023, soit 1 510 postes en moins. 

Pour Marc Noizet, cette décrue se fera surtout ressentir dans "les hôpitaux universitaires (...) dont 40% des ressources médicales sont constitués par des internes". Alors que l'hôpital manque déjà cruellement de soignants, le président de Samu Urgences de France estime que l'hôpital risque de "compenser avec d'autres ressources, probablement des médecins étrangers" ou de "modifier les organisations"

Le gouvernement justifie cette baisse du nombre de postes d'internes ouverts par la diminution du nombre de candidats aux concours pour débuter l'internat. Or cela s'explique par la fronde même des internes. Après la réforme du deuxième cycle des études de santé, le concours a été modifié, avec une nouvelle version qui instaure notamment une note couperet de "14/20 pour pouvoir passer l'examen oral", lui-même modifié avec "une simulation clinique". Pour dénoncer cette réforme, certains "ont boudé l'examen" : "Un tiers ont loupé l'examen écrit et n'ont donc pas pu passer l'oral et deux tiers ne se sont pas présentés donc ont spontanément redoublé", précise Marc Noizet.  

Des négociations en cours entre internes et ministères

Si le ministère de l'Enseignement supérieur affirme à franceinfo qu'il est "normal d'adapter le nombre de postes disponibles au nombre de candidats pour conserver la même exigence", les internes ne le voient pas de la même manière. Marc Noizet assure "comprendre la grogne des internes qui se retrouvent avec un classement qui ne leur permet pas d'atteindre la spécialité souhaitée".

Le patron du syndicat Samu Urgences de France évoque des "négociations en cours entre les internes et les deux ministères qui sont tutelle pour cette formation". "Des terrains d'accord seront sans doute trouvés parce qu'il faut souligner le travail [que les internes] ont effectué pendant les six années de formation théorique et qu'on puisse les amener à pouvoir accéder aux postes", ajoute-t-il. Il craint en effet que les étudiants français jettent l'éponge en France et préfèrent terminer leurs études dans un autre pays. "On les a formés, il faut qu'ils puissent aller jusqu'au bout de leur formation, il faut trouver un terrain d'entente", insiste-t-il. 

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