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Urgences : une étude démontre un risque de mourir 46% plus élevé pour les patients de plus de 75 ans lorsqu'ils passent une nuit sur un brancard

1 598 patients âgés de plus de 75 ans ont été suivis en décembre 2022 en pleine triple épidémie de grippe, Covid et bronchiolite. L'étude démontre un risque accru de mourir pour ces patients après une nuit sur un brancard.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Urgences de l'hôpital Cochin à Paris. (MAGALI COHEN / HANS LUCAS)

Le risque de mourir aux urgences serait 46% plus élevé pour les patients de plus de 75 ans qui passent une nuit sur un brancard, selon une étude de cohorte menée dans 97 services d'urgences en France. France Inter a pu consulter les résultats de cette étude présentée, jeudi, au Congrès des urgentistes.

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Pour les besoins de cette étude, 1 598 patients âgés de plus de 75 ans ont été suivis entre le 12 et le 14 décembre 2022. À ce moment-là, la France est en pleine triple épidémie : grippe, Covid et bronchiolite. Les services d’urgences sont saturés partout dans le pays.

Dans cette cohorte, les patients ont été séparés en deux groupes. D’un côté, 707 personnes qui ont passé au moins une nuit sur un brancard. De l'autre, 891 patients qui ont pu avoir un lit dans un service classique, avant minuit le jour de leur arrivée à l’hôpital.

"Les résultats sont impressionnants", explique Yonathan Freund, médecin urgentiste à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, et auteur principal de cette étude à France Inter. "La surmortalité est de 46%, presque 50% donc, si vous avez passé une nuit sur un brancard aux urgences. Pire, si on s’intéresse plus spécialement aux patients âgés qui ont une autonomie limitée, donc encore plus fragiles, ces patients-là meurent près de deux fois plus s’ils passent une nuit sur un brancard plutôt que dans un lit d’hospitalisation classique", précise-t-il.

L'étude est encore en attente de validation pour une publication dans une revue scientifique, mais elle semble déjà plus précise que les remontées de terrain habituelles. Par exemple, entre décembre et janvier derniers, le syndicat Samu Urgences de France avait décompté 150 morts évitables après un défaut de prise en charge.

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