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Santé : recrutements, tarification à l'acte, rémunération... Ce qu'il faut retenir des annonces d'Emmanuel Macron lors de ses vœux aux soignants

En déplacement dans un hôpital en Essonne vendredi, le chef de l'Etat a notamment annoncé la sortie de la tarification à l'acte lors du prochain budget de la Sécurité sociale.
Article rédigé par franceinfo
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Emmanuel Macron lors de ses vœux aux soignants à l'hôpital d'Evry (Essonne) le 6 janvier 2023. (LUDOVIC MARIN / AFP)

C'est la première fois, depuis son entrée à l'Elysée en 2017, qu'Emmanuel Macron dédie une cérémonie de vœux aux soignants, "hospitaliers et libéraux", signe de la crise profonde que traversent l'hôpital et la médecine de ville, assommés par les manques et les épidémies de Covid-19, grippe et bronchiolite.

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Vendredi 6 janvier, le président s'est rendu au Centre hospitalier Sud-Francilien à Corbeil-Essonne (Essonne). Un déplacement prévu pour "donner un cap aux soignants", précise l'Elysée. Voici ce qu'on peut retenir de son discours.

Recruter 6 000 assistants médicaux

D'après Emmanuel Macron, le nombre d'assistants médicaux doit passer de "près de 4 000" (depuis la mise en place du plan Ma Santé 2022) à "10  000" d'ici la fin de l'année 2024. Lors de ses vœux, le chef de l'Etat a salué l'exercice de ces professionnels qui "libère du temps médical" pour "permettre aux soignants de se concentrer sur le cœur de leur métier" et sur les patients.

Former davantage de personnels soignants

"Retrouver du temps utile de soin, cela veut dire plus spécifiquement, pour l'hôpital, renforcer les équipes qui sont au chevet des patients", a exposé Emmanuel Macron, promettant un renfort de personnels paramédicaux, notamment des infirmiers et infirmières. "Nous avons déjà commencé à augmenter les places ouvertes" pour accéder à ce métier, a précisé le chef de l'Etat, évoquant une hausse de "20% en trois ans". "Le problème, a-t-il poursuivi, c'est que beaucoup trop arrêtent en cours de formation, environ 30%, [et] 15% échouent à la fin."

Pour y remédier, Emmanuel Macron a défendu la nécessité "d'améliorer" le système d'orientation Parcoursup "qui n'est pas optimal" et "ne permet pas aujourd'hui de bien mesurer la motivation", sans donner plus de détails. "Il faut revoir l'organisation et le fonctionnement de nos études", a ajouté le président, évoquant un chantier qu'il veut lancer et finaliser "d'ici à l'été".

Enfin, le chef de l'Etat veut mettre en place "un système plus responsabilisant en sortie d'étude". "On ne peut pas avoir des soignants (...) qui partent tout de suite vers l'intérim", a-t-il tonné. Emmanuel Macron a évoqué la piste de "X années" obligatoires à un poste choisi à la sortie d'études par les nouveaux soignants.

Revoir l'organisation du travail

Emmanuel Macron a fustigé un système hospitalier  "surcontraint" par les 35 heures et reposant sur des "heures supplémentaires allouées de manière complètement hétérogènes" selon les services et les territoires. "Ce système doit être remis à plat", a-t-il demandé, appelant à la mise en place d'une "organisation plus souple". "Je veux que d'ici le 1er juin au plus tard chaque hôpital ait engagé et finalisé des discussions avec les équipes, les partenaires sociaux, pour adapter les plannings et les organisations de travail", a-t-il martelé.

"Chaque service doit pouvoir se saisir de cette liberté de s'organiser en autonomie, en responsabilité, avec un maximum de liberté dans la construction des plannings."

Emmanuel Macron

lors de ses vœux aux soignants

Et d'évoquer les soignants découragés par "des agendas impossibles", qui aspirent à "revoir leurs plannings, trouver plus de temps auprès des malades, pour pouvoir se former..."

Emmanuel Macron a également annoncé la mise en place "d'un tandem administratif et médical" à la tête des hôpitaux, "en redonnant une place aux conseils d'administration" pour que "tout le monde travaille bien ensemble".

Sortir de la tarification à l'acte

"Nous changerons, pour les établissements publics comme privés, le mode de financement", a déclaré le chef de l'Etat, annonçant une sortie de la tarification à l'acte (T2A), qui "a créé beaucoup de dysfonctionnement dans le système", et ce "dès le prochain budget de la Sécurité sociale". "Pour l'hôpital public, il faut qu'il y ait une part structurante de la rémunération qui repose sur des objectifs de santé publique qu'on négocie à l'échelle d'un territoire", a-t-il encore argumenté.

Trouver des médecins traitants pour tous

"Nous allons mieux rémunérer les médecins qui assurent la permanence des soins et ceux qui prennent en charge de nouveaux patients", a annoncé Emmanuel Macron, afin de permettre aux Français de trouver "facilement un médecin de garde", évoquant les "6 millions" de personnes actuellement sans médecin traitant.

"D'ici la fin de cette année, il faut que chaque citoyen ait accès dans son bassin de vie à une offre de soin."

Emmanuel Macron

lors de ses vœux aux soignants

Plus spécifiquement, "les 600 000 avec une maladie chronique sans généralistes se verront proposer un médecin traitant d'ici la fin de l'année", a promis le président, précisant également vouloir "permettre d'avoir recours à d'autres professionnels de santé [que les généralistes] pour le renouvellement d'ordonnance pour les maladies chroniques".

Faire connaître le service d'accès aux soins

Emmanuel Macron souhaite également "généraliser le service d'accès aux soins (SAS)". "Concrètement, quand on a pas de médecin traitant ou quand celui-ci n'est pas disponible, un patient [avec une urgence devra pouvoir] appeler le 15 et en fonction de son état de santé, être orienté soit aux urgences soit vers un médecin traitant identifié par ce service", a exposé le président, appelant à "faire connaître ce dispositif à tous les Français" et à "consolider les équipes qui décrochent et évaluent médicalement les patients".

Déployer la médecine à distance

Le président a aussi affiché sa volonté de "développer la télé-expertise" (qui permet à un médecin de recourir à distance à l'expertise d'un collègue) et la téléconsultation. Actuellement, un médecin ne peut réaliser, sur une année civile, plus de 20% de son volume d'activité à distance. Un seuil qui "n'est pas une bonne idée", selon Emmanuel Macron. Lequel plaide pour un déploiement plus large.

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