Plafonnement du salaire des médecins intérimaires : "Il manque 10 à 20 % des effectifs habituels", indique le syndicat des médecins remplaçants
"Il y a des fermetures de service d'urgence partout en France", assure Éric Réboli, président du Syndicat national des médecins remplaçants des hôpitaux, mercredi 19 avril sur franceinfo, alors que le ministère de la Santé dément le chiffre de 70 services fermés temporairement dans les hôpitaux, avancé mardi par le syndicat.
"Si on supprime tous les salariés d'une entreprise, comment voulez-vous qu'elle fonctionne ? Là, on a supprimé tous les remplaçants. Donc, effectivement, il manque 10 à 20% des effectifs habituels. Tous les établissements sont touchés, même les établissements parisiens", affirme Éric Réboli. "Les gens, la nuit, ne peuvent plus se faire soigner sans passer par le 15 qui est complètement engorgé", dénonce-t-il, pointant du doigt les conséquences de la loi Rist, entrée en vigueur le 3 avril pour plafonner les rémunérations des médecins intérimaires à 1 400 euros bruts par garde de 24 heures.
"Ce n'est pas acceptable"
Plusieurs personnalités politiques de la majorité ont récemment dénoncé les salaires des intérimaires pouvant aller jusqu'à "5 000 euros la journée". "Ces dérives n'existent que dans leur imagination", estime le président du syndicat national des médecins remplaçants des hôpitaux. Selon lui, une garde de 24 heures était payée "entre 40 et 60 euros de l'heure" avant la loi Rist, soit entre 960 et 1 440 euros les 24 heures. "Maintenant, on veut nous payer 25 euros de l'heure, après 10 ou 20 ans d'expérience, ce n'est pas acceptable", s'insurge Éric Réboli, qui rappelle que les intérimaires viennent renforcer des services qui sont parfois situés loin de leur domicile.
"Les vraies dérives", selon lui, ce sont les internes "mal payés" avec "10 ou 12 euros de l'heure", ou encore les médecins étrangers "payés 17 euros de l'heure". Éric Réboli dénonce "l'exploitation d'une main d'œuvre hospitalière, dérive de l'employeur hôpital français".
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