Les syndicats des médecins de l'hôpital public lancent un appel à la grève pour réclamer la revalorisation des gardes de nuit et de week-end
Le mouvement devrait faiblement perturber les soins. Les médecins de l'hôpital public sont appelés à faire grève, lundi 3 et mardi 4 juillet, pour dénoncer le manque d'attractivité de leur profession et réclamer la revalorisation des gardes de nuit et de week-end. Les syndicats de médecins réclament notamment l'aboutissement de négociations annoncées par Emmanuel Macron, qui avait promis, début janvier, d'"ouvrir le chantier de la rémunération du travail de nuit" et de la "permanence" des soins, c'est-à-dire des gardes et astreintes.
Des négociations ont eu lieu avec le ministère de la Santé mais elles sont au point mort depuis mi-mai. Selon le cabinet du ministre François Braun, un plan global est bien en préparation pour redonner de l'attractivité à la carrière hospitalière. Mais il est en attente d'arbitrages "interministériels" avec Bercy et Matignon. Les syndicats de médecins hospitaliers seront reçus mardi au ministère, a d'ores et déjà annoncé le cabinet de François Braun.
"Une profession devenue un véritable repoussoir"
Deux intersyndicales différentes appellent à la grève, l'une lundi, l'autre mardi. L'appel pour lundi émane d'Actions praticiens hospitaliers, qui comprend notamment l'organisation Samu Urgences de France (SUdF), dont François Braun était président jusqu'à son arrivée au ministère de la Santé. Ces organisations n'avaient pas signé les accords du Ségur de la santé, en juillet 2020, sur la revalorisation des salaires à l'hôpital. A la différence d'Alliance Hôpital et de l'Intersyndicat des praticiens hospitaliers (INPH) qui appellent, eux, à la grève mardi. Globalement, leurs revendications sont proches : revalorisation des gardes, mesures destinées à rendre la grille salariale plus attractive.
"La profession de praticien hospitalier est devenue un véritable repoussoir, estiment Alliance Hôpital et l'INPH. Un grand nombre de collègues de toutes les disciplines et de tous les âges démissionnent". Les conséquences de ces grèves devraient être limitées pour les patients car la plupart des médecins grévistes n'arrêtent pas vraiment le travail. "Il y aura peut-être quelques consultations ou interventions reportées", avance le docteur Rachel Bocher, présidente de l'INPH.
Samu Urgences de France prévoit "une opération 'zéro brancards dans les couloirs'" pour les services des urgences, précise le docteur Marc Noizet, président du syndicat: les patients. "Nous voulons que les gens se rendent compte à quoi vont ressembler les Urgences" si le départ des médecins de l'hôpital continue, ajoute-t-il.
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