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Attente trop longue aux urgences, médecins qui enchaînent les gardes : le secteur hospitalier attend beaucoup du plan promis par le gouvernement

La situation est toujours difficile pour les hôpitaux, alors que le gouvernement doit annoncer un plan d'ici la rentrée.

Article rédigé par franceinfo - Julie Pacaud, édité par Thomas Pontillon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des patients attendent aux urgences de l'Hôpital de Tours, en 2017. (Illustration).  (GUILLAUME SOUVANT / AFP)

C'est l'un des dossiers chauds de la rentrée. Le gouvernement a promis des "décisions très importantes", pour les hôpitaux en tension. Lors d'une visite au CHU de Rouen (Seine-Maritime), en avril dernier, Emmanuel Macron avait été interpellé par deux soignantes. Depuis, la situation n'a pas changé, les plannings sont toujours à flux tendus et l'épisode de canicule, cet été, n'a pas arrangé les choses.

Le service des urgences de l'hôpital Charles Nicolle à Rouen accueille plus de 250 patients chaque jour, comme Matthieu. Le jeune homme de 23 ans a attendu pendant cinq heures pour voir un médecin. "J'ai été voir mon généraliste avant, qui a essayé de me soigner car il pensait que j'avais une gastro et il a fini par m'envoyer ici pour voir un spécialiste", explique-t-il.

Une fois j'ai attendu toute une journée !

Une patiente aux urgences

à franceinfo

Dans la salle d'attente des urgences, cette habituée du service ne garde pas que des bons souvenirs de ses passages ici, mais elle est contrainte de venir. "Je souffre d'une insuffisance rénale, mon potassium est monté très haut et il fallait qu'on me contrôle toutes les heures, mais le médecin traitant ne peut pas le faire."

"Les malades ne prennent pas de vacances"

Le traitement de ces maladies chroniques lourdes est l'une des causes de l'engorgement des urgences, explique le chef de service, Luc Marie Joly : "On est de nouveau en tension car les patients âgés ou ceux qui ont des maladies chroniques lourdes ne se sont pas partis en vacances. Par contre, ceux qui sont partis en vacances, ce sont leurs médecins traitants et leurs familles". Selon lui, il faut remettre la permanence des soins en ville, car aujourd'hui, "on se prend de nouveau une situation très compliquée et c'est l'hôpital public qui doit gérer".

Les médecins multiplient les gardes

À l'hôpital, les praticiens enchaînent les gardes, surtout que certains services souffrent d'un déficit chronique d'effectifs, comme l'anesthésie-réanimation. À Rouen, dans ce service, impossible de pourvoir un poste sur trois, constate Gregory Wood. À 38 ans, ce médecin travaille jusqu'à 80 heures par semaine. "On a déployé de plus en plus de moyens pour bricoler des conditions de prises en charge correctes. C'est le fait de faire appel à de jeunes collègues, c'est-à-dire des internes qu'on séniorise un peu avant l'heure. C'est aussi faire appel aux intérimaires." Et le médecin remarque une "tendance assez nouvelle", certains de ses collègues décident de quitter leurs statuts.

Ce qui m'a frappé ces derniers mois, c'est de voir des collègues de mon âge qui quittent leur carrière hospitalière publique pour rentrer dans le privé ou devenir intérimaire.

Gregory Wood

à franceinfo

Au CHU de Rouen, les praticiens attendent beaucoup du plan hôpital pour améliorer leurs conditions de travail et continuer à réaliser leur cœur de métier : soigner, avec plus de sérénité.

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