Taxis ou VTC : une association dénonce "une recrudescence des refus de prise en charge" des personnes malvoyantes avec un chien

Aujourd'hui, le refus de prise en charge est considéré comme "une infraction autoroutière". L’association nationale des maîtres de chiens guides souhaite qu'il soit reconnu comme "une discrimination".
Article rédigé par franceinfo
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Joke, chien guide en formation (photo d'illustration). (PHILIPPE HUGUEN / AFP)

"Nous constatons une recrudescence des refus de prise en charge" par des taxis ou des VTC de personnes malvoyantes accompagnées d’un chien, a déploré jeudi 30 mai sur franceinfo Stéphane Rossetti, responsable accessibilité au sein de l’association nationale des maîtres de chiens guides.

Le sprinteur français Timothée Adolphe, non-voyant accompagné de son chien-guide, s'est vu refuser fin mai une course par un taxi de la G7 à Paris. À quelques jours des Jeux paralympiques, l’expérience de l’athlète est plutôt inquiétante. Depuis le début de l’année, "nous sommes déjà à 16 recensements" de refus de prise en charge par un VTC ou un taxi, précise Stéphane Rossetti.

Les chauffeurs pourtant sensibilisés à la question par G7

La commande d’un taxi est toujours un acte stressant pour les malvoyants. "Les personnes ne voient pas forcément le taxi arriver", explique Stéphane Rossetti. De plus, l’impossibilité de prendre une photo et de relever le matricule du taxi ou VTC rend la situation encore plus complexe. 

"On a déjà constaté que des taxis accélèrent à la vue du chien."

Stéphane Rossetti, de l’association nationale des maîtres de chiens guides

à franceinfo

La compagnie G7 a immédiatement suspendu le chauffeur qui a refusé de prendre en charge Timothée Adolphe. Elle rappelle qu'elle s'est dotée notamment d'une flotte de 500 taxis équipés de rampes d'accès pour les fauteuils roulants et qu'elle a le souci d'accueillir des personnes à mobilité réduite ou des personnes accompagnées de chiens guides.

Une "discrimination" qui devrait être sanctionnée au pénal

La G7 a réalisé une vidéo de sensibilisation à destination de ses chauffeurs. L’association nationale des maîtres de chiens guides a participé à sa conception : "Le problème n'est pas forcément tant une responsabilité de la compagnie, mais plutôt une responsabilité des chauffeurs eux-mêmes. Est-ce qu'ils ont accès à ces vidéos et dans quelle mesure ils acceptent de respecter ou non ce cadre légal", s’interroge Stéphane Rossetti. "Pour ce qui est des chiens guides, la nécessité du véhicule adapté n'est absolument pas nécessaire", a-t-il précisé.

Il y a environ 1 800 chiens guides en activité en France. Stéphane Rossetti demande qu’ils aient un "statut propre" de la "naissance à la fin de vie" qui pourrait leur assurer "un libre accès beaucoup plus grand". En cas de refus de prise en charge ou refus d'accès dans un établissement recevant du public, cela permettrait également "que l’infraction puisse être sanctionnée" et qu’elle soit considérée comme "une discrimination" pour être "jugée au pénal", dit-il. Aujourd'hui, elle est considérée comme "une infraction de classe trois, équivalente à une infraction autoroutière".

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