Référent handicap dans les écoles : "Un pansement sur une jambe de bois", dénonce le SNUipp-FSU
"C'est un pansement sur une jambe de bois", a dénoncé jeudi sur franceinfo Guislaine David, porte-parole et co-secrétaire générale du SNUipp-FSU, après la promesse d'Emmanuel Macron d'instaurer un enseignant référent handicap dans chaque établissement scolaire. Le chef de l'Etat s'exprimait mercredi lors de la 6e Conférence nationale du handicap, s'engageant sur "un véritable service public nouveau" pour l'inclusion.
"Quand on est dans une situation difficile dans une classe avec un élève en situation de handicap, quand cela se passe mal, on est seul face à la situation dans la classe", explique Guislaine David. "Si le collègue référent est aussi face à sa classe, il ne pourra venir en aide" à l'enseignant en difficulté. Pour y remédier, il faut "des enseignants qui soient formés et déchargés de classe", estime la représentante du SNUipp-FSU.
"Il va falloir des moyens"
Ce référent doit pouvoir "former les enseignants, mais aussi intervenir à certains moments" en prenant "les élèves en situation de handicap et venir en aide dans la classe". Cet "effet d'annonce", qui intervient quelques jours après le "pacte" proposé par le gouvernement aux professeurs pour des revalorisations de salaires, "ne va pas régler les questions d'inclusion" à l'école "et les difficultés que les collègues rencontrent", estime la syndicaliste.
Guislaine David veut "croire" au "véritable service public nouveau" pour l'inclusion vanté par Emmanuel Macron, mais "il va falloir des moyens". "Depuis le début, l'inclusion à l'école a été mise en place sans moyens. "On a fait de la quantité et on n'a pas fait de la qualité", alerte la porte-parole du SNUipp-FSU. "Les élèves accueillis sont en souffrance, parce qu'ils sont dans des classes chargées avec des personnels qui ne sont pas formés. Parfois ça explose, ce qui met à mal l'élève qui est en situation d'inclusion, le reste de la classe et l'enseignant qui ne sait pas faire face."
Un référent handicap "dans chaque établissement et chaque circonscription du premier degré" comme le promet le chef de l'Etat "ne sera pas suffisant", insiste Guislaine David. Il faut aussi selon elle "des psychologues scolaires, des enseignants spécialisés, des infirmières, toute une équipe qui permette de faire face à l'inclusion. Ce n'est pas ça que promet le président dans les classes à la rentrée de septembre".
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