"Le bébé arrive sans marque, apaisé" : un nouveau dispositif d'aide à l'accouchement testé à Besançon
C'est un mécanicien argentin, Jorge Odon, qui a eu l'idée de ce nouveau procédé, qui porte son nom. Alors que sa femme était enceinte, il a vu des enfants qui arrivaient à sortir un bouchon coincé dans une bouteille grâce à un sac plastique. C'est comme ça qu'est né le dispositif Odon : une tige coiffée d'une sorte d'entonnoir, le tout entouré d'un plastique muni de deux manettes. Une aide à l'accouchement qui apporte des bénéfices à la fois au nouveau-né et à la mère.
Ce dispositif, soutenu par l'OMS, a été testé avec succès au CHU de Besançon. Il pourrait bien limiter le recours à la césarienne, et présente une alternative au forceps et à la ventouse, utilisés dans 10 à 15% des accouchements par voie basse.
Le professeur Nicolas Mottet, responsable de la maternité du CHU de Besancon, décrit le système : "C'est un anneau qui est placé à l'extrémité d'un manchon en plastique. Une fois que l'anneau est placé autour de la tête du bébé, on va le gonfler et se saisir des deux poignées, pour accompagner la tête lors des efforts de poussée de la maman et aider à ce que la tête progresse dans le bassin maternel."
45% des patientes ont "un périnée intact"
Une centaine de patientes a bénéficié de cette aide, au cours d'une étude clinique, et cela a fonctionné pour neuf femmes sur dix, avec des avantages par rapport aux autres dispositifs, assure le professeur. "En utilisant ce dispositif, on a quand même 45% des patientes qui sont sorties de notre maternité avec un périnée intact, sans épisiotomie et sans déchirure", explique Nicolas Mottet.
"L'autre chose intéressante, pour le nouveau-né, c'est qu'il naît sans marque sur la tête, contrairement à la ventouse ou aux forceps." Un accouchement qui ne laisse pas de marque, c'est un accouchement qui fait moins mal, d'après Sophie Cot, sage-femme chargée d'étude clinique au CHU de Besancon. "Un bébé qui arrive sans marque, qui est apaisé, c'est quand même un grand garant d'un beau vécu d'accouchement."
"La tête était normale, ronde, il n'y avait aucune marque ni égratignure."
Idèneà franceinfo
C'est ce qu'a vécu Idène, même si le dispositif l'a un peu effrayée au départ. "Ça ressemble à un sac plastique, ça fait peur, on se dit qu'ils vont l'étouffer. Mais finalement, je n'ai rien senti. La tête n'était pas déformée, contrairement à ma fille, qui avait eu les marques, malgré la césarienne."
L'équipe du professeur Mottet va maintenant tester le dispositif en Éthiopie avec le soutien de l'OMS. Quand il sera estampillé CE (conforme aux normes européennes), il pourra être proposé dans d'autres maternités françaises.
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