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Comment une patiente a choisi de devenir soignante après une PMA traumatisante

Magalie est devenue sexologue et psychothérapeute pour apporter aux femmes l'aide et le soutien qui lui ont manqués lors de sa propre expérience. 
Article rédigé par La rédaction d'Allodocteurs.fr
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Publié Mis à jour
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Comment une patiente a choisi de devenir soignante après une PMA traumatisante

"Avant j’étais banquière. J’adorais ça. Et je cartonnais."  Rien ne prédestinait Magalie Benoit, a priori, à devenir thérapeute. Pourtant, depuis l’année dernière, elle a définitivement lâché la banque pour se consacrer au soutien psychologique des femmes et des couples en désir d’enfant. Elle exerce à la fois en cabinet et au centre de la fertilité de l’est parisien. "Je collabore aussi avec toutes les cliniques de PMA d’Ile-de-France. Et depuis peu, je suis même contactée par des femmes d’autres régions", s’étonne-t-elle.

Ecouter les femmes qui n’arrivent pas à concevoir et s’engagent dans un parcours de PMA, souvent émotionnellement éprouvant, et prendre en compte leur souffrance, est essentiel pour elle. "Elles sont souvent en proie à la détresse, à l’anxiété, à un sentiment de dévalorisation", explique Magalie. Et ça, elle est bien placée pour le savoir. Elle est elle-même passée par là. Devant le manque d’aide psychologique qu’elle a constaté lors de son parcours et dont elle a énormément souffert, elle a décidé de se former elle-même à l'écoute des femmes.

"Perdue" et "en souffrance"

Aujourd’hui, Magalie est une "maman heureuse" de trois enfants. Mais le chemin fut long et ardu. Il y a 10 ans, elle essaie de tomber enceinte "spontanément, comme toutes les femmes du monde". Sa grossesse se fait attendre. "Après plusieurs mois d’errance thérapeutique, un gynécologue a découvert pourquoi je ne tombais pas enceinte : j’étais sévèrement atteinte par une endométriose. J’avais des adhérences partout.Le nom d’endométriose ne lui évoque rien. "Je ne savais absolument pas de quoi il s’agissait. On parlait beaucoup moins de la maladie, il y a quelques années. Et j’avais un mal fou à avoir des informations de la part des médecins"

Pour Magalie, la seule solution pour espérer une grossesse et de commencer un parcours de FIV. "Je me suis engagée dans ce parcours bouleversée par l’idée de l’endométriose, se souvient-elle. On m’a envoyée voir une psychologue." Ce souvenir provoque chez elle un rire nerveux. Elle comprend très vite que la psychologue, pourtant compétente et bien intentionnée, ne lui sera d’aucune aide. "J’avais des attentes bien au-delà de ce qu’elle m’a apporté. Je me suis retrouvée dans une consultation de psychologie traditionnelle, complètement déconnectée de ma problématique de PMA. J’étais tellement perdue et en souffrance que ça ne me convenait pas du tout. Moi, j’avais besoin qu’on travaille aussi sur mon corps", raconte-t-elle.

C’est finalement à l’étranger qu'elle finit par trouver ce dont elle a besoin. "J’ai eu recours à un accompagnement à distance par une londonienne qui proposait des CD d’autohypnose autour de la PMA. Ça m’a permis d’être plus calme, de voir mon corps différemment et de le rendre accueillant." Rapidement après avoir commencé les séances, elle tombe enceinte de sa fille. Deux ans après, Magalie accouche de jumeaux, eux aussi nés par FIV. C’est le déclic : elle apportera aux femmes en parcours de PMA le soutien qui lui a manqué.

"Les femmes ont tout de suite adhéré"

La jeune femme commence à se former, d’abord à la sophrologie, et propose rapidement une collaboration au centre de PMA dans lequel elle était patiente. "Ils ont tout de suite dit oui". La réponse des patientes est tout aussi enthousiaste. Très vite, elles affluent à son cabinet. "La clinique m’envoyaient toutes les patientes. Elles ont tout de suite adhéré à ce que je proposais, en partie, c’est certain, parce que j’avais eu un parcours difficile et finalement réussi à avoir des enfants." Petit à petit, elle quitte son emploi de banquière pour se tourner à temps plein vers la thérapie. "Je vivais un vrai dilemme moral, s’amuse Magalie. C’était devenu très difficile pour moi de faire du bien aux gens, d’un côté, et de faire un métier aussi peu altruiste que banquière, d’un autre."

Au fur et à mesure de ses mois de pratique, Magalie ressent le besoin d’élargir ses compétences. "La sophrologie ne pouvait pas être une réponse à tout. J’ai dû faire face, par exemples, à des problématiques aussi complexes que l’inceste.Elle multiplie les formations. "Psychologie générale, sexologie, coaching, psychothérapie et psychopathologie clinique…Je pense pouvoir désormais couvrir tous les champs de la PMA !"

Désormais intégrée au centre de la fertilité de l’est parisien, "au plus près des patientes", elle se sent "plus crédible". La psychologue qu’elle avait brièvement rencontrée après la découverte de son endométriose est désormais sa collègue. "Je propose une prise en charge psychocorporelle globale. Et je fais participer un maximum les conjoints. Nos manières de travailler sont vraiment différentes", précise-t-elle. 

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