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Vidéo Au Havre, l'entreprise censée dépolluer... polluait allègrement

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Durée de la vidéo : 2 min
Pièces à conviction. Au Havre, l'entreprise censée dépolluer... polluait allègrement
Pièces à conviction. Au Havre, l'entreprise censée dépolluer... polluait allègrement Pièces à conviction. Au Havre, l'entreprise censée dépolluer... polluait allègrement (PIECES A CONVICTION / FRANCE 3)
Article rédigé par France 3
France Télévisions

En matière de respect des normes environnementales, certains industriels piétinent les règles qu’on leur impose. Exemple au Havre, avec un scandale humain et écologique. Extrait de "Pièces à conviction" à voir le 3 octobre 2018.

Au Havre, la dépollution que devait effectuer l’usine Citron (Centre international de traitement et de recyclage des ordures nocives) aurait en réalité dissimulé une arnaque aux déchets, à la fois polluante et dangereuse pour les salariés. Dans cet extrait, "Pièces à conviction" revient sur un scandale environnemental et humain. 

"Il faut faire du fric !"

Rémy Lacaille a travaillé pour Citron pendant douze ans. Il connaît tous les rouages et tous les secrets de l’entreprise. "Là, dans le bâtiment administratif, au premier étage, c’est le bureau de monsieur Brüggler et du directeur financier." Quel genre de patron était-ce ? "Il vous menaçait tout le temps : ‘Je vous vire !’, ‘C’est mon fric, c’est mon usine !’, ‘Il faut faire du fric’. Il n’avait que ces mots-là à la bouche". 

D’après Rémy Lacaille, Michael Brüggler obligeait ses anciens salariés à prendre la nature pour une poubelle. Pour "Pièces à conviction", il entreprend une visite guidée de l’usine : "Voilà un souterrain, il recueillait les eaux de process quand il y avait des débordements." Les eaux de process sont celles utilisées pour le traitement des déchets. Rémy Lacaille avait pour tâche de les dépolluer. Mais selon ses dires, l’ancien Pdg avait un autre point de vue…

"Ça se faisait la nuit : le jour, la police du port ou les associations l'auraient vu"

"Il y avait trois souterrains et quand ils étaient trop pleins, on nous disait de les vider. Donc on mettait des manches à incendie et on vidait ça dans le réseau d’eau. Voici une bouche là : on soulevait la grille, on mettait la manche à incendie et on vidait l’eau polluée dedans." Une pollution en toute discrétion : "Ça se faisait la nuit, parce que le jour, la police du port aurait pu passer et les associations pour l’environnement l’auraient vu."

Pollution atmosphérique, pollution de l’eau, triche aux contrôles… Poursuivi pour de nombreuses infractions, Michael Brüggler a été condamné en novembre 2016, et a fait appel du jugement. En attendant ce nouveau procès, qui se tiendra en 2019, il est retourné dans son pays, la Suisse…

Extrait de "Pollution industrielle : l’enfumage continue", une enquête diffusée dans "Pièces à conviction" le 3 octobre 2018.

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