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Première réunion publique sur les bébés nés sans bras ou sans main : "Personne n’a répondu à nos questions"

Pour la première fois, Santé Publique France est allée à la rencontre des habitants, mardi dans le Morbihan, à propos des malformations signalées de plusieurs enfants. De nombreux parents sont venus apporter de nouveaux témoignages.

Article rédigé par franceinfo - Hélène Chevallier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Deux participantes à la réunion publique à Guidel (Morbihan), le 6 novembre 2018. (FRANCOIS DESTOC / MAXPPP)

Les cas d’enfants nés sans bras seraient-ils plus nombreux qu’annoncé dans le Morbihan ? Une réunion publique a eu lieu mardi 6 novembre, à Guidel. C’est dans cette ville bretonne de 11 000 habitants qu’a été révélée il y a un mois la présence de quatre cas d’enfants souffrant du même type de malformation (une agénésie d’un avant-bras). L’agence Santé Publique France, très critiquée dans cette affaire, est venue parler avec habitants. Mais la réunion s’est rapidement transformée en une multiplication de témoignages de familles de la région dont les enfants souffrent également de malformations.

Plusieurs nouveaux cas de malformations

"Ma fille est née en novembre 2011, elle n’a pas de main droite, ça s'arrête juste un peu avant son poignet. Mais nous, on n'a pas été répertoriés, on n'a jamais rien reçu comme les familles de Guidel. Elles ont eu des questionnaires sur les parents, les grands-parents, sur l'alimentation pendant la grossesse, etc. J’habite juste à côté, je n’ai rien eu de tout ça. On a été complètement oubliés", regrette Aurélie Bingler. Cette maman de 34 ans vit à moins de vingt kilomètres de Guidel. Sa fille Lola a 7 ans, elle souffre elle aussi d’une malformation de l’avant-bras mais n’a pas été prise en compte parmi les cas de Guidel.

Je pense que ça peut vraiment être la même chose, dans le sens où les naissances sont dans les mêmes années, on est tous en milieu rural, ça fait beaucoup de coïncidences dans un si petit périmètre.

Aurélie Bingler, mère de famille

à franceinfo

"Personne n’a répondu à nos questions. On était là pour expliquer qu'il y avait d'autres cas aux alentours, on espérait qu’ils nous disent ‘voilà on va vous prendre en charge, on va faire une enquête sur vous’ et non pas du tout." Pour Aurélie, le cas de sa fille doit être ajouté à ceux de Guidel.

Des réponses "pas très précises"

Un peu plus tôt dans l’après-midi, les familles des quatre enfants répertoriés à Guidel ont été reçues par les autorités sanitaires pour une réunion privée. Samuel Bernard est le papa d’Aliénor, petite fille de six ans ayant une malformation à l’avant-bras gauche. "C'était bien de discuter avec eux, ils ont fait amende honorable sur le fait qu’ils ont tardé à communiquer le résultat des études. Ils ont dit que dorénavant, ils essaieraient de nous associer à leurs investigations, donc on espère qu’ils tiendront parole. Après, moi, j'aurais aimé, en tant que parent, même en tant que citoyen, avoir plus d'informations sur la façon dont ils vont mener ces prochaines investigations. Tout le monde sait qu’il va y avoir une enquête mais j'aurais aimé avoir des détails sur la façon dont ça peut se dérouler."

Il n’y a pas de réponses claires qui ont été apportées lors de cette réunion publique.

Samuel Bernard, père de famille

à franceinfo

Samuel regrette ce flou qui perdure : "J'ai constaté que les réponses aux interrogations n'étaient pas très précises. Lors de la future enquête qui va être menée, j'espère qu'on pourra avoir des réponses sur ces fameux cas qui ont été signalés." Aucune piste d’explication aux diverses malformations n’a par ailleurs été avancée lors de cette réunion.

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