Pour le WWF, il faut s'attaquer d'urgence à la pollution plastique marine
L'organisation appelle à l'élaboration d'un accord mondial pour réduire les déchets qui se retrouvent dans l'océan.
Le WWF appelle à conclure rapidement un traité sur les plastiques. Cette pollution a atteint "toutes les parties des océans" et menace la biodiversité marine "du plus petit plancton à la plus grosse baleine", alerte l'organisation, mardi 8 février, à la veille de l'ouverture du "One Ocean Summit" à Brest.
S'appuyant sur un rapport du Fonds mondial pour la nature sur les impacts de la pollution plastique sur les océans, la biodiversité et les écosystèmes marins, WWF tire la sonette d'alarme : cette contamination se retrouve partout, "de la surface aux grands fonds marins, des pôles aux côtes des îles les plus isolées, et se retrouve du plus petit plancton à la plus grosse baleine".
Une étude de 2021 a répertorié 386 espèces de poissons ayant ingéré du plastique sur 555 testées. Selon d'autres scientifiques, jusqu'à 30% d'un échantillon de cabillauds pêché en mer du Nord avaient des micro-plastiques dans l'estomac. Côté harengs, une étude a retrouvé des microplastiques dans 17% d'un échantillon pêché dans la mer Baltique.
"Nous atteignons un point de saturation"
Selon les estimations, entre 19 et 23 millions de tonnes de plastiques arrivent chaque année dans les eaux de la planète, dont une bonne partie finissent en mer. Dans ce contexte, le WWF en appelle au démarrage rapide de pourparlers en vue de l'élaboration d'un accord international sur le plastique, au menu d'une réunion de l'ONU sur l'environnement, du 28 février au 2 mars à Nairobi.
Les plastiques à usage unique constituent 60% de la pollution marine. Or, selon les estimations citées par le WWF, la production de plastique dans le monde devrait doubler d'ici 2040. L'organisation reconnaît un manque de données sur d'éventuelles répercussions sur les humains de cette présence de produits aux composants chimiques.
Pour Eirik Lindebjerg, responsable du dossier plastique au WWF, "nous atteignons un point de saturation pour les écosystèmes marins qui fait peser une menace non seulement sur des espèces données, mais affecte tout l'écosystème. (...) Ce que nous montrons dans ce rapport c'est qu'il y a une limite à la pollution que peuvent absorber nos écosystèmes."
Selon l'expert de WWF, chercher à nettoyer les océans est "extrêmement difficile et cher" et il est bien moins coûteux et efficace d'agir en amont. Et même si plus aucun plastique n'arrivait dans l'océan, le nombre des microplastiques devrait y doubler d'ici 2050, car il se dégrade au fur et à mesure de leur séjour dans l'eau, devenant de plus en plus petits, jusqu'au "nanoplastique" d'une taille inférieure au micromètre (millième de millimètre).
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