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Environnement : "L'enjeu pour l'Europe sur les crèmes solaires est exactement le même que sur les perturbateurs endocriniens"

Les crèmes solaires sont dangereuses pour les écosystèmes marins : Nicolas Imbert, directeur exécutif de Green Cross France, a dénoncé sur franceinfo dimanche "la toxicité" de ces lotions. 

Article rédigé par franceinfo
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Dans le monde, chaque année, 25 000 tonnes de crèmes solaires sont déversées dans l'océan. (HOUET  MICHEL / MAXPPP)

Nicolas Imbert, directeur exécutif de Green Cross France, a dénoncé dimanche 16 juillet sur franceinfo l'utilisation des crèmes solaires chaque été qui met en péril les écosystèmes marins. Dans le monde, chaque année, "25 000 tonnes [de crèmes solaires] sont déversées dans l'océan", a-t-il indiqué. Or "ces produits sont dangereux car ils vont empoisonner les micro-algues en moins de 48 heures".

Nicolas Imbert a défendu la mise en place d'une législation en Europe, estimant que "l'enjeu sur les crèmes solaires est exactement le même que sur les perturbateurs endocriniens et pour les mêmes raisons".

franceinfo : En quoi ces crèmes solaires sont-elles si polluantes ?

Nicolas Imbert : Les crèmes solaires à l'échelle mondiale, c'est 25 000 tonnes déversées annuellement dans l'océan, c’est-à-dire que chaque seconde qui passe, c'est 0,8 litre de crème qui va directement dans l'océan. Il y a deux éléments : le premier concerne les formules des crèmes qui ont changé et elles sont connues comme étant nocives pour les coraux. L'autre problème, ce sont les touristes qui se baignent tous au même endroit et donc il y a une concentration de crèmes solaires. Ces produits sont dangereux car ils vont empoisonner les micro-algues en moins de 48 heures.

Existe-t-il des études scientifiques qui prouvent cette toxicité ?

Il y a des études scientifiques qui montrent qu'il y a une toxicité d'un certain nombre de composés dans ces crèmes solaires, mais la recherche ne va pas assez vite. Il convient d'appliquer le principe de précaution, dans la mesure où on ne connaîtra réellement les effets néfastes que dans 10 ou 15 ans. Nous, nous travaillons directement avec une inventeur qui étudie une formule de crème à base de micro-algues et de résidus de poissons et qui protégera bien les coraux, mais il est temps que les grands groupes innovent. Souvenez-vous, l'usage des micro-billes qui était dans toutes les crèmes et les cosmétiques. Il y a quelques années, c'était totalement banal. Mais on a découvert que ces micro-billes allaient directement dans l'estomac des poissons et oiseaux marins et les mêmes leaders des industries cosmétiques nous disait il y a quelques années que c'était n'importe quoi de critiquer les micro-billes. Finalement, ils ont fini par annoncer qu'ils arrêtaient l'usage de ces micro-billes dans leur formule de cosmétique.

Légiférer dans ce domaine, pourrait-il être la solution ?

Ce serait tout à fait pertinent. On a vu à quel point l'Europe a été molle voire laxiste sur les perturbateurs endocriniens. L'enjeu pour l'Europe sur les crèmes solaires est exactement le même que sur les perturbateurs endocriniens et pour les mêmes raisons. Il faut donc montrer aux leaders cosmétiques l'importance du bien-être de chacun mais aussi de l'environnement.

"Les crèmes solaires à l'échelle mondiale, c'est 25 000 tonnes déversées dans l'océan", Nicolas Imbert, directeur exécutif de Green Cross France à franceinfo.

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