Allergies alimentaires : une permanente chasse aux étiquettes

Dans la famille Demoulin, le repas a toujours une saveur particulière, surtout pour Naomi. Ce soir, elle déguste un riz avec du fromage au lait de coco, car beaucoup d'autres produits lui sont interdits, tels que les fruits à coque, la moutarde, les œufs ou le lait. Pour ses parents, cuisiner des produits frais est devenu une obligation. Naomi est allergique à une dizaine d'aliments depuis qu'elle a six mois. L'ingestion, voire le contact avec l'un d'entre eux peut lui être fatal en 20 minutes. Alors, Céline Demoulin est devenue une experte en nutrition. Le budget est conséquent et il faut savoir déchiffrer des dizaines de produits. La loi oblige en effet les industriels à mentionner la présence de 14 allergènes majeurs, comme le sésame, le poisson, le lait, les œufs, le soja ou encore les crustacés.

Un véritable danger pas assez pris au sérieux

Mais il faut être attentif, car ils se cachent parfois là où on ne les attend pas. Mais comment faire quand il n'y a pas d'emballage ? Les petits commerçants ont eux aussi l'obligation d'informer par écrit sur les allergènes, mais c'est rarement le cas. Nous avons emmené Céline dans quelques boulangeries en caméra cachée. Ici, le document réglementaire est bien là, mais incomplet. Selon l'allergologue Madeleine Epstein, les allergies alimentaires passent encore trop souvent pour des affections bénignes ou des choix personnels. En France, les allergies alimentaires touchent plus de 4 millions de personnes. La moitié sont des enfants. Un chiffre en constante augmentation.