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Vidéo "Ce n'est pas comme ça que je voyais mon métier" : surmenée, cette auxiliaire de crèche a craqué

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Durée de la vidéo : 3 min
Pièces à conviction. Crèches en sous-effectifs : surmenée, cette auxiliaire de puériculture a craqué
Pièces à conviction. Crèches en sous-effectifs : surmenée, cette auxiliaire de puériculture a craqué Pièces à conviction. Crèches en sous-effectifs : surmenée, cette auxiliaire de puériculture a craqué (PIÈCES A CONVICTION / FRANCE 3)
Article rédigé par France 3
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Que se passe-t-il dans les crèches, le mode de garde préféré des parents ? Comment s'occuper correctement des enfants quand le personnel absent n'est pas remplacé ? Epuisée, cette auxiliaire de puériculture a alerté la direction de l'établissement privé où elle travaillait, mais sans résultat. A bout, elle a fini par quitter le métier. Voici son témoignage pour "Pièces à conviction".

En Loire-Atlantique, Mylène Martin a été pendant quatre ans auxiliaire de puériculture en crèche. Elle est restée un an dans un établissement privé géré par l'un des quatre groupes qui dominent le marché français des crèches. Elle travaillait cinq jours par semaine dans la section des bébés, pour 1 250 euros net. Alors qu'elle a quitté ce métier depuis un an et demi, la seule évocation de cette année-là lui met encore les larmes aux yeux.

Selon elle, à l'époque, ses collègues absents ne sont pas remplacés, parfois même sur de longues durées. Devant pallier ces absences, au bout de six mois, la jeune femme est épuisée par des journées à rallonge. Son médecin l'arrête à plusieurs reprises. Mylène alerte alors sa direction sur son état de surmenage. Par mail, elle signale à la coordinatrice son épuisement physique et psychique. "Je ne suis pas satisfaite de mon travail aujourd'hui, écrit-elle. J'ai quitté mon lieu de travail en pleurant." Mais son mail n'est suivi d'aucun effet. 

"Ce n'est pas comme ça que ça doit se passer"

Une semaine plus tard, la crèche est toujours en sous-effectif, et le personnel débordé. Ne pouvant s'occuper d'un bébé qui pleure, Mylène craque. "Ne pas pouvoir répondre à son besoin, au plus profond de moi, ce n'était plus possible", explique-t-elle, en larmes. En prenant l'enfant dans ses bras, elle confie avoir eu cette phrase : "Je comprends que, par épuisement, certains parents puissent claquer leur gosse."

"Ce n'est pas comme ça que je voyais mon métier, se révolte la jeune femme, encore choquée par sa propre réaction. Ce n'est pas comme ça que je considère que ça doit être fait. Ce n'est pas comme ça que ça doit se passer, en structure."

Extrait de "Qui va garder mon enfant ? Enquête derrière les murs des crèches privées", à voir le 5 février 2020 dans le magazine "Pièces à conviction".

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