Le succès de la puff chez les ados inquiète : "ils s'intoxiquent petit à petit et deviennent dépendants à la nicotine"
Cette cigarette électronique jetable au goût de bonbons, avec ou sans nicotine, séduit collégiens et lycéens alors qu'elle est interdite à la vente pour les mineurs.
Lola a 16 ans et porte à sa bouche un petit tube en plastique coloré d'une dizaine de centimètres, une puff (prononcé peuf), qui signifie littéralement "bouffée" en anglais, une sorte de cigarette électronique jetable aux goûts très variés. Pour l'adolescente, "les meilleurs, c'est leetchi et, je pense, pastèque". "Je dirais mangue", ajoute l'une de ses camarades. "La violette et marshmallow, j'aime bien", complète un autre membre de la bande.
Ces saveurs sucrées expliquent en partie son succès auprès des collégiens et lycéens, alors que la vente de puff est interdite aux mineurs. Lola, par exemple, ne se voit pas du tout fumer des cigarettes traditionnelles : "Les cigarettes, en fait, je n'en fume pas parce que ça me dégoûte. Au bout d'un moment, je trouve que le goût, il est dégueulasse".
"Je choisis mes goûts, je peux changer régulièrement. Dès que ça me dégoûte, j'en rachète une"
Lola, 16 ansà franceinfo
Et même si elles sont mineures, Lola et ses copines n'ont pas de mal à acheter des puff : "Il y a plein de [bureaux de] tabac qui laissent passer. Ou alors on les commande sur des sites Instagram. Ce n'est pas compliqué d'en trouver". Un produit bon marché : à partir de 7 euros pour plus de 500 bouffées de fumée, soit l'équivalent d'un paquet de cigarettes classique". C'est super rentable", insiste Lola.
Jusqu'à 2% de nicotine dans une puff
Le problème, c'est que les jeunes fumeurs de puff sont nombreux à ne pas se rendre compte que le produit peut être très rapidement addictif. Pour Lola, "c'est plus un divertissement. Ce n'est pas comme si j'étais vraiment accro. Dès qu'elles dépasseront les 10 euros, je n'en achèterai plus". L'une de ses amies ajoute : "Je sais que c'est mal. Donc quand je verrai que j'en fume trop, je pense que j'arrêterai un jour ou l'autre". "Il n'y a pas beaucoup de nicotine dans les puff, donc ça va", ajoute un autre lycéen.
Pourtant, certaines de ces cigarettes électroniques contiennent jusqu'à 2% de nicotine. C'est ce qui inquiète la députée UDI d'Indre-et-Loire Sophie Métadier qui a interpelé le gouvernement à ce sujet : "Ce n'est pas anodin quand il y a de la nicotine dans le produit. Le gros problème est que l'on touche des enfants qui ne souhaitent pas fumer, qui ont l'impression d'utiliser un produit qui n'a rien à voir avec la cigarette et qui pour autant, s'intoxiquent petit à petit et deviennent dépendants à la nicotine."
La députée alerte aussi sur les conséquences pour l'environnement de cette cigarette électronique jetable.
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