La cigarette reste interdite au lycée
Depuis les attentats de 2015 et 2016, certains proviseurs souhaitaient autoriser les pauses-cigarette pendant les récréations afin d’éviter les attroupements devant les établissements. Mais, finalement, le gouvernement a décidé de ne pas assouplir la loi. Une victoire pour les anti-tabacs. Les explications du Dr Bernard Basset, vice-président de l’Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie (ANPAA).
- Etes-vous satisfait de l’arbitrage de Matignon ?
Dr B. Basset : "C’est une très bonne décision. C’est vrai que c’était le premier test de la volonté gouvernementale de lutter efficacement contre le tabagisme. Si on avait autorisé le tabac dans les cours de recréation, c’était un très mauvais signal. Il y a quand même un jeune sur trois qui fume quotidiennement."
- Néanmoins, comment faire baisser la consommation de tabac chez les jeunes ?
Dr B. Basset : "95% des fumeurs sont dépendants. Donc sur le tiers de jeunes qui fument, 95% sont dépendants. Ils vont continuer dans le tabagisme et ils auront des effets à long terme (cancers, problèmes cardio-vasculaires…). Il y a plusieurs moyens de lutter contre le tabac, par exemple sur le plan éducatif. C’est pour ça que c’était très important qu’on n’autorise pas le tabac dans les lycées. Il y a aussi des mesures de découragement comme le prix du tabac. Les jeunes sont très sensibles au prix, tout simplement parce qu’ils ont un pouvoir d’achat moindre."
- La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a annoncé que le paquet de cigarettes passerait à 10 euros d’ici 3 ans. Est-ce efficace ?
Dr B. Basset : "C’est une mesure qui découragera l’entrée dans le tabagisme. Il y a aussi une responsabilisation des buralistes. L’interdiction de vente de tabac aux mineurs n’est pas respectée de façon stricte."
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