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Une association anti-tabac accusent les cigarettiers de tricher sur les taux de goudron

Philip Morris, British American Tobacco, Japan Tobacco International et Imperial Brands sont visés par une plainte déposé au parquet de Paris.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une plainte pour "mise en danger de la vie d'autrui" a été déposée contre les quatre grands fabricants de cigarettes par le Comité national contre le tabagisme le 18 janvier auprès du parquet de Paris. (MAXPPP)

Une plainte pour "mise en danger de la vie d'autrui" a été déposée contre les quatre grands fabricants de cigarettes par le Comité national contre le tabagisme (CNCT), annonce vendredi 9 février cette association anti-tabac, confirmant une information du Monde (article payant)

Le CNCT pointe du doigt "l'existence de minuscules trous" dans les filtres de cigarettes destinés à "falsifier les tests" en agissant comme un "système de ventilation invisible". "Ce dispositif de micro-orifices dans le filtre des cigarettes empêche les autorités de savoir si les seuils de goudron, de nicotine, et de monoxyde de carbone qu'elles ont fixés sont dépassés", fait valoir le CNCT.

Des trous destinés à tromper les tests

La plainte vise les filiales françaises des quatre grands cigarettiers – Philip Morris, British American Tobacco, Japan Tobacco International et Imperial Brands (dont Seita est une filiale). Le CNCT assure que "la teneur réelle en goudron et nicotine inhalée par les fumeurs serait entre 2 et 10 fois supérieure pour le goudron et 5 fois supérieure pour la nicotine". 

Les fumeurs qui pensent fumer un paquet par jour en fument en fait l'équivalent de deux à dix.

Le Comité national contre le tabagisme

Selon le CNCT, les micro-trous dans les filtres font baisser le taux des substances dangereuses uniquement lorsque la cigarette est testée par une machine et pas quand elle est fumée par un individu, car les perforations au laser sont alors bloquées par les doigts et les lèvres du fumeur.

97% des cigarettes perforées

L'existence de "trous de ventilation" dans les filtres à cigarettes n'est pas nouvelle. Elle date, d'après le CNCT, de la fin des années 1950, au moment où les mesures du taux de goudrons et de nicotine ont commencé à être imposées aux Etats-Unis. "Aujourd'hui, 97% des cigarettes comportent des perforations invisibles du filtre", souligne le CNCT.

"Notre objectif, c'est qu'on en parle et que les Français comprennent quel est le comportement de cette industrie", a déclaré à l'AFP le président du CNCT, le professeur Yves Martinet. "Son objectif, c'est de rendre les gens accros à la nicotine, pour qu'ils reviennent acheter leur drogue."

La mention des taux de goudron et de nicotine ne figure plus sur les paquets depuis l'apparition du paquet neutre le 1er janvier 2017. Le tabac, responsable de cancers et de maladies cardiovasculaires, cause quelque 75 000 décès par an en France.

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