Ecrans et jeux vidéo : une addiction comme une autre ?
Trois questions à Michael Stora, psychologue et psychanalyste, fondateur de l'Observatoire des mondes numériques en sciences humaines.
- A partir de quel moment faut-il s'inquiéter d'un usage excessif des écrans et jeux vidéo ?
Michael Stora : "Cela ne se mesure pas en nombre d'heures passées devant les écrans. On commence à vraiment s'inquiéter lorsqu’il y a une rupture des liens sociaux. Je rencontre parfois certains jeunes déscolarisés, qui ne font plus que cela et dans ce cas, on peut réellement parler d'addiction."
- Est-ce qu'il peut y avoir une nécessité de sevrage ?
Michael Stora : "Oui, comme pour toute addiction même si le DMS-5 (NDLR : Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux de l'Association américaine de psychiatrie), la classification psychiatrique internationale, ne la reconnaît pas comme telle. D'ailleurs, lorsque l'on commence à évoquer les questions de sevrage avec certains jeunes, ils peuvent faire des dépressions lourdes ou devenir incroyablement violents."
- Certains jeux vidéo sont-ils plus propices à l'addiction que d'autres ?
Michael Stora : "Oui, en particulier les jeux en ligne avec ce que l’on appelle des « mondes persistants » qui peuvent comporter des éléments « addictogènes ». Mais cela touche souvent des jeunes particuliers, souvent des enfants précoces ou encore des adolescents qui sont élevés dans la culture de la performance et de la réussite à tout prix."
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