Kinés, orthophonistes, podologues, infirmiers : une loi va permettre d'accéder aux soins sans passer par un médecin
Désengorger les cabinets médicaux, mais aussi simplifier la vie et le parcours des patients : voilà l'objectif affiché par la loi Rist, soutenue par le ministère de la Santé, qui doit être définitivement adoptée mercredi 10 mai par l'Assemblée nationale. Parmi les nouveautés, les Français pourront par exemple, sans passer d'abord par leur médecin, consulter désormais directement certains orthophonistes. Et également les kinés qui exercent en maison ou centre de santé et dans la limite de huit séances. Dans six départements, ils auront également la possibilité de consulter directement certains infirmiers de pratique avancée (IPA). Les pharmaciens pourront aussi renouveler les ordonnances des malades chroniques pour trois mois.
Autre changement, les pédicure-podologues pourront prescrire des semelles orthopédiques. Ce que la profession demandait depuis longtemps. Aujourd'hui, quand un patient consulte un pédicure-podologue parce qu'il a besoin de semelles, il doit passer par son médecin traitant. "Quand on s'aperçoit que le patient a besoin de semelles orthopédiques, on doit le faire repasser chez le médecin, explique Eric Prou président de l'ordre des pédicure-podologues. Le patient va voir son médecin qui lui fait la prescription, mais c'est du temps perdu et du temps médical perdu pour le médecin."
"Dans nos compétences, on a celle du diagnostic"
Seuls les médecins peuvent en effet prescrire des semelles. Cette loi Rist va permettre aux pédicure-podologues de le faire. Cela fera gagner du temps à tous, et évitera surtout au patient des aller-retour entre les professionnels de santé. D'ailleurs, toujours selon Eric Prou, les médecins font déjà largement confiance aux pédicure-podologues sur ce sujet "les prescriptions des médecins généralistes, c'est souvent : bilan, diagnostic podologique et semelle si nécessaire. Cela veut dire que le médecin ne sait pas. Il a besoin de l'expertise du pédicure-podologue pour savoir si le patient a besoin de semelles orthopédiques. Il nous laisse juges parce qu'il sait que dans nos compétences, on a celle du diagnostic."
Cette nouvelle loi permet aussi aux pédicure-podologues de juger de la gravité des risques de complications et de plaies aux pieds pour les patients diabétiques. Ils pourront ainsi déterminer eux-mêmes le nombre de séances de prévention à proposer aux malades les plus à risques.
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