: Vidéo De quelle manière appréhender la fin de notre civilisation industrielle ?
La collapsologie étudie les risques d’effondrement de la civilisation industrielle et ce qui pourrait lui succéder. Brut a rencontré Pablo Servigne, l’un de ses créateurs.
Sommes-nous en train de nous diriger vers l’effondrement de notre civilisation ? D’après Pablo Servigne, collapsologue et auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet, “on ne peut pas nier le fait qu’il y a des catastrophes, il suffit de voir la climatologie, la finance, l’économie, la biodiversité, l’énergie et à chaque fois, chaque discipline cloisonnée annonce des catastrophes, passées, présentes, futures.“ Pourtant, notre civilisation aurait encore beaucoup de mal à l'admettre. Un véritable problème pour le collapsologue, puisqu’il faudrait d’abord accepter l’idée d’effondrement pour pouvoir rebondir. “L’acceptation, ça ne veut pas dire que j’accepte que la biodiversité disparaisse […] Ce n’est pas ça la phase d’acceptation du deuil“, précise-t-il. “Ça veut dire, je suis conscient de ce qu’il se passe, j’ai traité l’information […] maintenant je suis prêt à faire face, et à agir.“
Envisager l’effondrement différemment
Mais comment anticiper le risque d’effondrement de notre civilisation sans laisser place au déni, à la colère et à la panique ? Pablo Servigne estime qu’il faudrait l’appréhender d’une manière diamétralement opposée. “Le mot effondrement résonne avec notre imaginaire, en film de zombie, Mad max, on va tous s’entretuer.“ Selon lui, “c’est l’écueil qu’il faut éviter, il faut arriver, à trouver les ressources, pour que ces récits qu’on se raconte, réouvrent le champ des possibles et n’écrasent pas l’avenir.“ Au lieu de “raconter un effondrement“, le collapsologue appelle à raconter une renaissance. “Quand un grand arbre tombe, il y a des jeunes pousses, on peut raconter de différentes manières ces catastrophes, pour qu’elles ouvrent des nouvelles perspectives.“
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.