Choléra à Mayotte : l'infectiologue Benjamin Davido redoute d'autres décès "dans les jours à venir"

Un enfant de trois ans est mort du choléra, mercredi, à Mayotte.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
Benjamin Davido, infectiologue à l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches, jeudi 8 juillet 2021. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

"Ce qu'on peut souhaiter, c'est qu'il n'y ait pas d'autre décès qui arrivent dans les jours à venir. Je crains que malheureusement ce soit le cas", déclare jeudi 9 mai sur franceinfo l'infectiologue Benjamin Davido après qu'un enfant de trois ans est mort du choléra à Mayotte. Il s'agit d'une première depuis le début de l'épidémie dans le 101e département français.

"Si malheureusement, la vaccination en anneau [des cas contacts] ne suffit pas à contrôler les choses d'ici les jours qui viennent, on peut se retrouver rapidement avec 100 cas puis 1 000 cas et donc, de façon incompressible, ça peut aller vite et le chiffre symbolique d'un décès peut se transformer rapidement", explique-t-il. "Ce qu'il va falloir, c'est être capable d'assainir l'eau et d'avoir des structures. La bonne nouvelle, c'est que les choses s'organisent. On a envie de penser et d'espérer que les Mahorais vont pouvoir bénéficier de l'aide, en grande partie de la métropole et qu'on va pouvoir juguler une épidémie", ajoute-t-il.

Cette épidémie peut-elle gagner la France métropolitaine ? "J'y crois peu", répond Benjamin Davido. "Des cas d'importation sporadiques, c'est possible, mais on est sur quelque chose d'insulaire qui nous protège en grande partie de voir apparaître cette épidémie de façon cataclysmique et surtout, on a le réseau sanitaire et tout ce qui va bien avec". Le ministre de la Santé Frédéric Valletoux se rend jeudi et vendredi à Mayotte. Le dernier bilan de l'agence régionale de santé (ARS) datant du 6 mai fait état de 58 cas de choléra identifiés. Les premiers cas ont été recensés mi-mars chez des migrants en provenance notamment des Comores voisines.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.