Movember : un nouveau traitement avec des "résultats assez incroyables" contre le cancer de la prostate

C'est un espoir pour les 50 000 hommes qui développent chaque année un cancer de la prostate : la radiothérapie interne vectorisée. Un nouveau traitement qui apporte la radiothérapie au plus près des cellules cancéreuses et dont les résultats sont très prometteurs.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Opération d'une tumeur cancéreuse à l'hôpital de Colmar (Haut-Rhin) le 4 novembre 2021. Photo d'illustration (HERV? KIELWASSER / MAXPPP)

C'est un traitement qui porte un solide espoir dans la lutte contre le cancer le plus fréquent en France. La radiothérapie interne vectorisée, déjà utilisée contre des cancers de la thyroïde, est désormais utilisée, au CHU de Nantes, contre le cancer de la prostate, qui représente 50 000 nouveaux cas chaque année, et 8 000 décès tous les ans.

Surtout appliqué, pour le moment, aux cas les plus graves, ce traitement est aussi testé sur des patients moins atteints par la maladie. 

"L'idée est d'amener le rayonnement, la radiothérapie au plus près de la cellule tumorale pour la détruire, et non pas les tissus adjacents autour."

Matthieu Barbaud, médecin nucléaire au CHU de Nantes

à franceinfo

Pour comprendre comment cela fonctionne, il faut imaginer une fusée à deux étages. Il y a d'abord la tête chercheuse qui trouve les cellules tumorales, puis la bombe qui les élimine. "Ce médicament est très particulier parce qu'il ne va justement aller que sur ce récepteur. Il faut imaginer l'analogie d'une serrure et d'une clé. Donc en gros, le traitement qu'on va injecter, il va parcourir l'ensemble du réseau de l'organisme, chercher la cible qui l'intéresse, les cellules tumorales, se fixer dessus. Et ce n'est qu'à ce moment-là que le rayonnement va agir", explique Matthieu Barbaud, médecin nucléaire au CHU de Nantes.

"Actuellement, c'est le meilleur traitement à ce stade de la maladie"

Le traitement est simple : une injection toutes les six semaines. "Les résultats à l'heure actuelle sont assez incroyables, se félicite Matthieu Barbaud. Ce sont des résultats qu'on n'avait pas obtenus à ce stade-là de la maladie actuellement, avec vraiment une amélioration de la qualité de vie des patients, une amélioration de leur espérance de vie. Actuellement, c'est le meilleur traitement à ce stade de la maladie."

Pour l'instant, le traitement est réservé aux cas les plus graves, mais des essais cliniques sont menés sur des patients moins atteints. Si les résultats sont bons, cette radiothérapie pointue pourra être développée, à condition d'y mettre les moyens. Le professeur Jérôme Rigaud dirige le service d'urologie de l'hôpital de Nantes. "C'est un nouveau traitement. Il va falloir mettre des centres à disposition, mettre des médecins à disposition pour pratiquer ce traitement-là." "C'est cher, c'est vrai, reconnaît-il. Il y a surtout un problème de logistique, parce qu'on ne fait pas ça n'importe où."

"Ce sont des traitements à base de radiothérapie interne, il faut qu'il y ait toute une organisation autour de la structure pour le faire." 

Le professeur Jérôme Rigaud

à franceinfo

Le professeur Rigaud est allé avec d'autres médecins défendre la radiothérapie interne vectorisé devant les sénateurs et les députés, pour que les pouvoirs publics leur donnent les moyens de démocratiser ce nouveau traitement contre les cancers de la prostate.

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