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La protonthérapie contre le cancer : à Nice, un nouveau type de radiothérapie pour éviter les effets secondaires

Le centre de lutte contre le cancer Antoine Lacassagne utilise une machine de protonthérapie qui, couplée à un scanner 3D, permet de ne traiter que la tumeur. Une technique inédite en France dont l'avantage est d'éviter les effets secondaires.

Article rédigé par Anne-Laure Dagnet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Anne-Marie, patiente du centre de lutte contre le cancer Antoine Lacassagne de Nice, traitée par protonthérapie, en janvier 2022. (ANNE-LAURE DAGNET / RADIO FRANCE)

Dans la salle de réveil du Centre de lutte contre le cancer Antoine Lacassagne de Nice, une maman veille sur son petit garçon. L'enfant a été anesthésié pour rester immobile le temps du traitement avec "Proteus One". Cette grosse machine, dont le nom évoque l'univers d'un film de science-fiction, permet de réaliser de la protonthérapie, une forme de radiothérapie ultra-précise

"Il y a le médecin anesthésiste qui les surveille tout le temps, donc il va se réveiller assez rapidement, heureusement, explique Jérôme Doyen, responsable de l’institut Méditerranéen de protonthérapie. Et on va le surveiller comme ça pendant une demi heure, une heure. Les parents sont souvent à côté."

Une technique qui cible uniquement la tumeur

La protonthérapie est particulièrement indiquée pour soigner les tumeurs des enfants, poursuit le médecin, et permet de "limiter les complications à long terme parce qu'ils ont heureusement, une très longue espérance de vie. Et nous, on a principalement des enfants du sud de la France, mais aussi d'Espagne et un petit peu de Roumanie."

L’énorme avantage des protons est qu’ils ne ciblent que la tumeur. "Proteus One" évite ainsi d’endommager les organes alentour. Encore faut-il bien diriger la machine. C’est là qu'intervient un scanner 3D. Une combinaison de deux techniques que le centre Antoine-Lacassagne est le premier à utiliser en France.

"On dirait que je suis à la NASA"

Dans la salle de protonthérapie, le petit garçon a laissé sa place à une sexagénaire atteinte d’un cancer de l’abdomen inopérable. Elle vient de Strasbourg pour bénéficier de ce traitement hors norme pendant deux mois. Le radiothérapeute suit les opérations depuis la salle de contrôle : "On voit le destin de la tumeur sur le rachis, ce qui est exactement là où on voulait. Et pareil, le tube digestif qui est exactement là où on vous voulait. On va pouvoir commencer. " 


Les manipulatrices en électroradiologie médicale lors d'un traitement par protonthérapie au centre de lutte contre le cancer Antoine-Lacassagne de Nice, en janvier 2022. (ANNE LAURE DAGNET / RADIO FRANCE)

Derrière la vitre, après 20 minutes complètement immobile à voir tourner l’énorme tapis roulant et les bras de cette machine de 120 tonnes, Anne-Marie sort de là impressionnée : "C'est très impressionnant, vraiment. Parce que ces machines qui tournent... Et puis on se dit 'Mais qu'est ce qu'on fait? Qu'est ce qu'ils nous font maintenant?' Et puis, on ne sent rien. Si le bruit, le bruit, on dirait que c'est un ascenseur qui tombe, une explosion. Là, on dirait que je suis à la NASA ici", confie-t-elle avec le sourire.

Le taux de réussite est identique à celui d’une radiothérapie classique, mais grâce aux protons qui s’arrêtent à la tumeur et au scanner qui permet de diriger la machine, les patients ne souffrent pas d’effets secondaires parfois très invalidants.

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