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Infographies Opérations de cancers : les hôpitaux et cliniques de votre région respectent-ils les seuils d'activités légaux ?

Après une opération d'un cancer, les chances de survie varient selon l'établissement qui vous opère. Plus il pratique, plus les chances de guérison sont élevées. "Cash Investigation" a recensé le nombre d'opérations effectuées dans les hôpitaux et cliniques de France.

Article rédigé par France 2 - Cash Investigation
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Carte du nombre d'opérations de cancers du sein par établissement. (FRANCEINFO)

En France, chaque année, plus de 400 000 personnes sont opérées d'un cancer, selon l'Institut national du cancer (Inca). Mais au moment de choisir l'hôpital ou la clinique où ils vont se faire soigner, les malades ignorent souvent le niveau d'activité de l'établissement qui les accueille. Seront-ils pris en charge dans un service qui pratique suffisamment d'opérations du cancer ? Aucun patient n'a accès à ces informations pourtant cruciales. Plus les équipes chirurgicales pratiquent, plus les chances de guérison sont élevées. Après un an d'enquête, "Cash Investigation" révèle le nombre d'opérations pratiquées par les établissements de santé proches de chez vous.

Un rapport publié par l'Assurance maladie en 2018 (rapport "charges et produits") démontre que les opérations réalisées par des équipes médicales pratiquant peu entraînent une forte surmortalité. Pour le cancer du sein, par exemple, le taux de mortalité un an après l'opération augmente de 84% pour les malades opérées dans un établissement qui pratique moins de 30 actes chaque année en comparaison avec un établissement qui réalise plus de 150 opérations par an.

La "répétition des gestes" est capitale

Pour le professeur Fabien Reyal, spécialiste des cancers gynécologiques et chef de service à l'institut Curie à Paris, c'est la "répétition des gestes" qui fait le bon chirurgien : "Ce n'est pas spécifique à la chirurgie. C'est vrai des métiers manuels, c'est vrai quand on est ébéniste, c'est vrai quand on est violoniste. De manière très simple quand vous exercez beaucoup ce métier de chirurgien cancérologue, vous voyez des situations plutôt rares se répéter."

En France, pour pratiquer ce genre d'opération, les établissements doivent disposer d'une autorisation, établie à partir du nombre d'opérations pratiquées. C'est ce qu'on appelle "le seuil minimum d'activité". Pour les cancers digestifs, urologiques, thoraciques et du sein, un établissement doit ainsi pratiquer au moins 30 opérations par an pour conserver son autorisation. Pour les cancers des sphères gynécologiques et ORL, c'est 20 opérations par an. Certains scientifiques estiment que ces seuils ne sont pas assez élevés et recommandent, par exemple, 150 opérations de cancers du sein par an.

"Cash Investigation" et franceinfo vous donnent accès au niveau d'activité des hôpitaux et cliniques en France. Retrouvez dans notre moteur de recherche l'activité moyenne de chaque établissement entre 2016 et 2018 pour six types de cancer (digestif, sein, gynécologique, ORL, urologique et thoracique).

Vous pouvez également retrouver ces informations sur nos cartes. Recherchez ou cliquez sur un département pour faire apparaître les données des établissements.

Pour obtenir ces informations, l'équipe de "Cash Investigation" a rédigé un protocole scientifique en octobre 2019 et demandé au Comité éthique et scientifique pour les recherches, les études et les évaluations dans le domaine de la santé (Cesrees) le droit d'accéder à la base de données qui recense toutes les activités des établissements de santé en France. C'est la première fois que des journalistes ont directement accès à cette base de données. La demande a ensuite été approuvée par la Cnil. Conformément à une demande de la Cnil et afin de préserver tout risque d'identification directe ou indirecte, le niveau d'activité des établissements réalisant moins de 10 opérations par an n'est pas divulgué. Ces données relèvent du "secret statistique".


Méthodologie :

Notre travail a été autorisé par le comité scientifique du Cesrees puis par la Cnil (autorisation n°919425). Nous avons pu travailler sur le Programme de médicalisation des systèmes d'information (PMSI) du champ Médecine, chirurgie et obstétrique (MCO) mis à disposition sur les serveurs de l'Agence technique de l'information sur l'hospitalisation (Atih). A partir de cette base de données recensant l'activité médicale des établissements de santé en France, nous avons suivi la méthodologie décrite dans la circulaire DHOS/O/INCa/2008/101 du 26 mars 2008 mise à jour en décembre 2017 définissant les seuils d'activité en cancérologie.

Elle comptabilise le nombre de résumés de sortie anonymisée (RSA) pour des adultes (âge ≥ 18 ans), classés dans un groupe homogène de malade (GHM) chirurgical (C) et mentionnant un diagnostic principal (DP) de cancer selon la liste établie par la direction générale de l'offre de soin (DGOS) à partir de la nomenclature CIM10. Tout comme dans la méthodologie, la chirurgie par voie transurétrale (urologie) et les dilatations, curetages et conisations pour tumeurs malignes (gynécologie) sont exclus du périmètre d'analyse.

Une fois les RSA correspondant à des cancers identifiés nous avons croisé le résultat avec la base de données Finess pour obtenir des résultats par établissement de santé.

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