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Bronzage aux UV artificiels et cancer : "Le faisceau de preuves s'accumule depuis plusieurs années" estime l'ANSES

L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES), lance mercredi un appel "aux pouvoirs publics pour prendre toute mesure de nature à faire cesser l'exposition de la population aux UV artificiels".

Article rédigé par franceinfo
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Une cabine à UV artificiels à Thionville (illustration). (JULIO PELAEZ / MAXPPP)

"Les risques qui sont liés à l'exposition aux ultraviolets artificiels à des fins esthétiques sont aujourd'hui bien connus. Le faisceau de preuves s'accumule depuis plusieurs années", a affirmé mercredi 10 octobre sur franceinfo Olivier Merckel, chef de l’unité d’évaluation des risques liés aux agents physiques à l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES). Il rappelle que "plus on s'expose jeune, plus le risque augmente" et qu'il n'y a "aucun bénéfice pour la santé lié à l'exposition" aux UV artificiels.

franceinfo : Est-ce que vous appelez à interdire les centres de bronzage ?

Olivier Merckel : Les risques qui sont liés à l'exposition aux ultraviolets artificiels à des fins esthétiques sont aujourd'hui bien connus. Le faisceau de preuves s'accumule depuis plusieurs années. Aujourd'hui il n'y a plus de doute. Les ultraviolets artificiels sont cancérogènes. L'agence est là pour évaluer les risques et protéger la population. Ensuite ce sont aux pouvoirs publics de prendre les mesures nécessaires pour éventuellement faire cesser ces expositions.

Risque avéré de cancer, qu'est-ce-que cela veut dire ?

Aujourd'hui, il n'y a pas de seuil au-dessous duquel il n'y aurait pas de risque de développer un cancer de la peau lié à l'exposition aux ultraviolets artificiels. Plus on s'expose jeune, plus le risque augmente. Ce sont des données qui ne datent pas d'aujourd'hui. En 2009, le centre international de recherche sur le cancer a classé les ultraviolets artificiels dans la catégorie des cancérogènes certains. Aujourd'hui, on a tout un arsenal d'études qui précisent le risque lié pour la population à cette exposition. On estime aujourd'hui en France que 384 cas de mélanomes cutanés sont liés spécifiquement à l'exposition aux ultraviolets artificiels.

Ne peut-on pas miser sur le contrôle des professionnels du bronzage ?

La réglementation qui s'applique aux cabines de bronzage n'est pas totalement suffisante pour protéger la santé des populations. Depuis 1997, la pratique du bronzage en cabine est interdite aux mineurs. Or, on retrouve dans des enquêtes une proportion non négligeable de moins de 18 ans qui fréquentent ces cabines. Plus on s'expose tôt, plus le risque augmente. Cela semble des raisons suffisantes pour inviter les pouvoirs publics à faire cesser ces expositions. Les idées reçues ont la vie dure. L'idée que les ultraviolets artificiels permettraient de préparer la peau au soleil est totalement fausse. Il n'y a aucun bénéfice pour la santé lié à l'exposition aux ultraviolets artificiels.

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