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En parfaite santé en dépit d’une maladie génétique ?

Une étude de 589.306 profils génétiques anonymes, publiée le 11 avril 2016, a mis en évidence treize cas "anormaux". À en croire le génome de ces individus, ils devraient être atteints de huit maladies graves. Pourtant, le résumé de leur dossier médical n’en fait aucune mention. Des mutations génétiques complémentaires les protègent-ils ? Certaines conditions environnementales spécifiques ont-elles contribué à amoindrir les symptômes ? Ou bien s’agit-il… d’une simple erreur dans le protocole de recensement ?
Article rédigé par La rédaction d'Allodocteurs.fr
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Êtes-vous porteur sans le savoir de gènes qui, chez l’immense majorité de la population, conduiraient au développement d’une maladie grave ? Disons-le tout net : la probabilité est très faible… si l'on en croit une étude publiée ce 11 avril dans la revue Nature Biotechnology, elle est de l’ordre d’une chance sur 45.000.

C’est en effet la proportion d’anomalies recensées par les chercheurs du Resilience Project, après analyse de 589.306 profils génétiques. Telle était, précisément, leur ambition : identifier, dans une très vaste collection de génomes réunis auprès de diverses sources (bases de données d’études antérieures, bases d’entreprises privées de séquençage), les profils aberrants.

Ainsi, trois individus clients de la société privée 23andMe portaient sur leur septième chromosome une mutation les prédisposant à la mucoviscidose. Pourtant, dans les informations transmises à l’entreprise, aucun d’eux n’a mentionné cette maladie, et un seul a fait cas de symptômes pouvant avoir un lien avec elle.

Autre exemple : celui d’un individu portant une mutation sur le neuvième chromosome le destinant à souffrir de dysautonomie familiale – maladie caractérisée par une grave altération du système nerveux autonome – qui a déclaré ne souffrir d’aucune pathologie.

Dans le même ordre d’idée, deux candidats sans symptômes recensés auraient dû déclarer souffrir d’un syndrome de Smith-Lemli-Opitz, trois d’atélostéogenèse, un autre de dysplasie campomélique, un de polyendocrinopathie auto-immune (syndrome APECED), un du syndrome de Pfeiffer, et un d'épidermolyse bulleuse simple.

Ces treize individus présentent-ils par ailleurs des mutations qui contrecarrent la maladie ? Des cas surprenants mais authentifiés existent dans la littérature médicale. Ils s’avèrent très riches d’enseignement et apportent des pistes pour traiter les pathologies concernées. Mais il pourrait aussi s’agir, bien plus prosaïquement, d’erreurs informatiques ou de défauts de déclaration. Seul problème : les données analysées sont contractuellement anonymes. L’étude publiée dans Nature Biotechnology ne fait que révéler l’existence de ces anomalies, sans moyen d’en élucider la nature, ni d’en explorer tout le potentiel.

Toutefois, forts de ces résultats, les auteurs de l’étude envisagent d’initier une vaste campagne visant formellement à la découverte de ces anomalies pour, un jour peut-être, mettre en lumière de nouvelles stratégies pour combattre les maladies génétiques.

 

Source : Analysis of 589,306 genomes identifies individualsresilient to severe Mendelian childhood diseases. R. Chen et al. Nature Biotechnology, 11 avril 2016. doi:10.1038/nbt.3514

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