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Plats transformés et risque de cancer: "Il faut confirmer ces résultats" de la première étude, prévient l'INSERM

Mathilde Touvier, chercheuse à l’INSERM en épidémiologie nutritionnelle, est revenue, vendredi pour franceinfo, sur l'étude qu'elle a coordonnée qui suggère que la consommation d’aliments ultra-transformés entraîne un sur-risque de développer un cancer.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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Un rayon de plats préparés, le 18 avril 2011, à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine). (MAXPPP)

Plats préparés, barres chocolatées... Manger trop de plats industriels augmente-t-il le risque de cancer ? C'est une hypothèse émise par une étude française menée par l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) et l'université Paris. Cette étude a été publiée dans le British Medical Journal, jeudi 15 février. Mathilde Touvier, chercheuse à l’INSERM en épidémiologie nutritionnelle et qui a coordonné cette enquête, a expliqué vendredi sur franceinfo avoir observé "une augmentation du risque de cancer au global, toutes localisations confondues".

franceinfo : Quels sont les principaux cancers observés dans cette étude ?

Mathilde Touvier : Dans cette étude, nous avons suivi environ 105 000 adultes français. Les résultats significatifs que nous avons observés sont une augmentation du risque de cancer au global, toutes localisations confondues, et plus particulièrement du sein, associé à une part croissante d'aliments ultra-transformés dans le régime alimentaire.

Aujourd'hui, est-ce que vous pouvez être catégorique et nous dire qu'il y a un lien direct et établi entre ces aliments et les cancers ?

Il ne faut pas du tout être alarmiste sur ces résultats, c'est vraiment une première étude. On n'a pas conduit ce que l'on appelle un essai randomisé qui permettrait d'établir le lien de cause à effet entre aliments ultra-transformés et risque de cancer. C'est une association. C'est la première étude qui montre cela et il faut confirmer ces résultats dans d'autres populations, d'autres pays. Il faut aussi essayer de comprendre, si cette association est avérée, les mécanismes derrière.

Vous partez d'observations et de déclarations mais vous ne pouvez pas faire de tests directement sur l'humain, c'est cela ?

Pour établir le lien de causalité, il faudrait que l'on puisse donner des aliments ultra-transformés à des personnes et un placebo à un autre groupe. Évidemment, éthiquement, on ne fera jamais cela étant donné qu'on pressent potentiellement des effets négatifs.

Retrouver l'intégralité de l'interview de Mathilde Touvier

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