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L'exercice physique, plus efficace qu'un régime pour réduire l'appétit ?

À l'approche des beaux jours, le tentation des régimes alimentaires est grande. Une étude s'est penchée sur les effets de l'exercice physique et des régimes amaigrissants sur l'appétit. La restriction calorique augmenterait davantage l'appétit que l'activité physique. D'après cette étude, entre le régime où l'on meurt de faim sur le canapé, et les baskets, le choix est vite fait !
Article rédigé par La rédaction d'Allodocteurs.fr
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L’exercice n’aiguise pas l’appétit, mais le modère, selon une étude britannique menée par des scientifiques et publiée en mars 2016 dans la revue Medicine & Science in Sports & Exercise. Le but des travaux était d'évaluer comment le corps compensait une baisse d'énergie, qu'elle soit induite par une restriction du nombre de calories absorbées ou par la pratique d'un exercice physique.

L'étude s'est déroulée en deux parties, chacune comportant plusieurs tests. Le niveau de l'appétit, les concentrations plasmatiques des hormones et la prise alimentaire durant le test étaient mesurés toutes les heures. Avant chaque test, tous les participants sortaient d'une nuit de jeûne d'au moins 10 heures. Dans les deux parties de l'étude, les participants avaient accès à un buffet une fois, durant 30 minutes, et pouvaient manger jusqu'à satiété. La quantité de calories absorbées était alors calculée, à l'insu des participants.

L'activité physique, un impact sur la ghréline et l'appétit

Dans la première partie de l'étude, 12 femmes en bonne santé ont participé à 3 tests de 9 heures chacun. Le premier servait de contrôle ; lors du deuxième, effectué une semaine après, l'activité physique était évaluée ; le troisième, 4 semaines après le premier, servait à mesurer les effets de la restriction des apports caloriques.  L'activité physique et la restriction des apports induisaient un déficit calorique identique  de 3500 kilojoules (837 kilocalories, appelées communément calories). Résultat : en cas de restriction des apports caloriques, le taux de ghréline (connue sous le nom d'hormone de la faim) était accru, tandis que celui du peptide YY, qui supprime la sensation de faim, était réduit. Avec au final une augmentation de l'appétit. A l'inverse, en cas d'exercice, la gréhine était moins sécrétée et le peptide YY plus. Ceux qui avaient subi une réduction de leurs apports avaient davantage mangé que les personnes ayant fait de l'exercice, avec près d'un tiers de plus (944 calories consommées en moyenne, après une restriction calorique, contre 660 après l'activité physique). Plusieurs études et méta-analyses[1] ont déjà observé l'impact de l'exercice physique aigu sur les hormones de la faim ou sur l'appétit[2].

Dans la seconde partie de l'étude, 10 hommes et 10 femmes, ont participé à deux tests d'une durée de 7 heures. Un groupe contrôle et l'autre un exercice de 6 minutes de course. Le niveau de l'appétit et la concentration de gréhline étaient plus bas en cas d'exercice que dans le groupe contrôle. Mais la prise alimentaire au cours du buffet n'était pas différente. L'appétit, le taux de gréhline, la prise énergétique étaient similaires chez les hommes et les femmes.

La généralisation de ces données à l'ensemble de la population est trop précoce, les auteurs notant que leurs sujets étaient en bonne forme, très actifs et capables d'effectuer un exercice d'intensité moyenne, qui n'est pas forcément réalisable par tous. Leur nombre était de surcroît trop faible. D'autres études seront nécessaires avec des participants en surpoids et obèses. Il reste également à démontrer que les bénéfices de l'activité physique se maintiennent dans le temps... Mais que les résultats soient confirmés ou non, le sport a déjà démontré de nombreux bienfaits. Alors à vos baskets !

Etude source : Appetite and Energy Intake Responses to Acute Energy Deficits in Females versus Males. Alajmi. Medicine & Science in Sports & Exercise. Mars 2016. doi: 10.1249/MSS.0000000000000793

 

[1] Acute exercise and hormones related to appetite regulation: a meta-analysis. Schubert. Sports Med. 2014 Mar;44(3):387-403. doi: 10.1007/s40279-013-0120-3. 

[2] Energy depletion by diet or aerobic exercise alone: impact of energy deficit modality on appetite parameters. Cameron. 2016 Feb 17. pii: ajcn115584.

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