Eau potable : un or bleu très disputé
Sur le plateau du 20 Heures, le journaliste Alban Mikoczy fait le point sur les ressources en eau dont l'humanité dispose actuellement et les enjeux géopolitiques qui y sont liés.
Nos réserves mondiales d'eau douce baissent considérablement. En 1962, on les estimait à 13 400 mètres cubes par personne et par an ; en 1992, elles sont tombées à 8 010 mètres cubes ; en 2014, elles ne sont plus qu'à 5 917 mètres cubes par personne. En un demi-siècle, nos réserves ont donc diminué de moitié. Quelles sont les zones les plus touchées par la pénurie ? "Principalement l'Afrique du Nord, le Moyen-Orient et l'Asie centrale. Au total, 3 milliards de personnes n'ont pas un accès régulier à l'eau potable, soit 30% des habitants de la planète", explique en plateau le journaliste Alban Mikoczy. "Tous les modèles scientifiques concordent : plus il y aura d'habitants sur la terre, moins il y aura de ressources en eau. La situation ne peut donc que s'aggraver", ajoute-t-il.
La Convention de Genève de moins en moins respectée
Si l'eau devient rare, les pays vont donc se la disputer. "Oui, avec un exemple très concret : l'Irak. Deux fleuves fournissent 98% des ressources en eau. Aujourd'hui, la Turquie construit de multiples barrages en amont des fleuves Tigre et Euphrate et ainsi assèche des régions où vivent des millions d'habitants, des civils principalement kurdes, avec lesquels ils sont en conflit. Pourtant, la Convention de Genève de 1977 interdit de s'attaquer aux installations et aux réserves d'eau potable. Un principe de plus en plus bafoué, que ce soit au Soudan, en Égypte ou même entre l'Inde et le Pakistan, qui jusqu'alors, se l'étaient interdit", conclut-il.
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