De plus en plus de surpoids chez les enfants : "L'industrie agroalimentaire a certainement un rôle très fort à jouer", estime un pédiatre
"Les confinements successifs ont eu un impact très négatif sur les bons comportements qui préviendraient le surpoids ou l'obésité", ajoute le Dr Claire Jeandel.
"L'industrie agroalimentaire a certainement un rôle très fort à jouer", a estimé sur franceinfo Dr Claire Jeandel, pédiatre, responsable du Centre spécialisé obésité au CHU de Montpellier, alors que les cas d'obésité et de surpoids ont fortement augmenté chez les plus jeunes le début de la crise sanitaire, selon une étude menée dans le Val-de-Marne et confirmant d'autres travaux déjà réalisés à l'étranger.
franceinfo : Comment expliquez-vous ce surpoids ?
Dr Claire Jeandel : Ce sont globalement tous les déterminants habituels comme la diminution franche des activités physiques, le fait de la précarisation, le sexe parce qu'il semble que les filles soient plus impactées que les garçons.
Les enfants étudiés ont un peu plus de quatre ans. Ce phénomène touche-t-il toutes les tranches d'âge ?
A priori, oui. Les confinements successifs ont eu un impact très négatif sur les bons comportements qui préviendraient le surpoids ou l'obésité. Modifier les comportements, c'est quelque chose de compliqué. Très jeune ou pas, c'est loin d'être gagné. Souvent l'éducation précoce aux bonnes habitudes ou à l'éducation à la santé est le gage d'un résultat ultérieur positif. Donc, il faut prendre les bonnes habitudes.
Au-delà de l'activité physique, les habitudes alimentaires jouent-elles un rôle important ?
Oui et l'industrie agroalimentaire a certainement un rôle très fort à jouer. Il faut aussi travailler sur l'usage excessif des écrans qui crée des modifications du sommeil et parfois aussi beaucoup de stress. On sait que le stress peut faire prendre du poids. Les déterminants environnementaux sont multiples.
Quelles sont les recommandations ?
Il faut des activités physiques dès le plus jeune âge et autant que l'on peut. 30 minutes par jour optimalement. Les très jeunes enfants spontanément bougent beaucoup plus que les préadolescents, mais il faut aussi que les conditions le permettent. Malheureusement, les situations les plus précaires sont les plus impactées.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.