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Consommation : le hard discount n'est plus vraiment synonyme de bonnes affaires

Les premiers prix dans les magasins hard discount auraient augmenté de 14% en moyenne l'année dernière, selon le président de l'association Familles rurales.

Article rédigé par franceinfo
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Un magasin hard-discount à Wittenheim, en Alsace, en 2011. (PHOTO PQR / L'ALSACE / MAXPPP)

Est-il toujours aussi rentable de faire ses courses dans un magasin à bas prix, dans une surface hard discount ? Plus vraiment, selon une étude de l'association Familles rurales, publiée vendredi 22 février. Les premiers prix ne sont pas forcément moins chers que les produits de supermarchés ou les hypermarchés. "Quand on compare les marques nationales et les premiers prix on s’aperçoit que les marques nationales ont augmenté de plus de 1,6% en 2018, explique sur franceinfo Dominique Marmier, le président de Familles rurales, qui a mené son étude dans 82 magasins, partout en France. Une hausse qui serait raisonnable par rapport à l’inflation. Par contre les premiers prix, c’est plus 7,6% en moyenne mais dans les surfaces hard discount c’est plus 14% d'augmentation."

franceinfo : Le hard discount est donc devenu plus cher que les supermarchés ?

Dominique Marmier : Cela fait plus de dix ans maintenant que nous suivons l’évolution des prix sur un panier de produits de grande consommation. On compare les premiers prix. C’est un panier de 35 produits différents qui contient des produits d’alimentation, des biscuits, des barres chocolatées, des petits-déjeuners, mais ce sont aussi des lessives, des shampoings et tous produits de grande consommation et d’utilisation courante. On compare aussi les prix de marques nationales, que tout le monde connaît avec les premiers prix. Ce que je tiens à préciser c’est que notre observatoire n’étudie pas du tout la qualité des produits, simplement on compare les prix d’une année à l’autre pour que le consommateur ait un regard justement le plus objectif possible sur ces prix. Quand on compare les marques nationales et les premiers prix, on s’aperçoit que les marques nationales ont, elles, augmenté de 1,6% cette année. Une hausse raisonnable par rapport à l’inflation. Par contre les premiers prix c’est plus 7,6% en moyenne mais dans les surfaces hard discount c’est plus 14%. Cela fait trois, quatre ans qu’on s’aperçoit que des prix hard discount rejoignaient de plus en plus les prix dans les grandes surfaces de super et d’hypermarchés. Cette année, c’est dans les hypermarchés qu’on trouve les prix les moins chers et plus dans le hard discount.

Y-a-t-il une montée en gamme du hard discount ?

On pense. Là c’est pareil, on n’a pas une analyse assez fine mais on s’aperçoit effectivement que depuis deux, trois ans la communication dans les hard discount a changé. Ils sont passés sur des gammes de produits qui sont plus étendues à un plus large éventail de produits. Ils font une publicité accrue aussi sur le design des magasins qui tend à rejoindre celui des grandes distributions classiques. Je tiens à alerter le consommateur parce que si la stratégie des hard discount a tendance à évoluer, dans la tête du consommateur, ce sont les produits les moins chers. Ce n’est pas le cas ! Donc on tire la sonnette d’alarme en disant au consommateur : attention, regardez bien les prix, comparez bien les prix.

Est-ce que le hard discount est encore intéressant et sur quel produit par exemple ?

Dans le hard discount, il y a une gamme de produits qui est un peu moins large que dans les autres catégories de distribution, même si effectivement, le panel tient à augmenter et à s’étendre. On attire l’attention du consommateur: attention, si vous devez acheter le premier prix, ce n’est pas dans le hard discount, c’est dans les hypermarchés qu’on trouve des prix avantageux. Maintenant, je répète, on ne va pas dans l’analyse du produit. Ceci dit, on s’interroge. Pour l’instant les éléments ne sont pas en faveur du hard discount.

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