Les enfants mangent deux fois trop de protéines animales selon Greenpeace
69% des enfants se verraient proposer des protéines d’origine animale "tous les jours", et seuls 9% pourraient manger végétarien "au moins une fois par semaine". Ces résultats publiés par Greenpeace le 21 avril dans une cartographie de la consommation de viande dans les écoles élémentaires publiques de 3.200 communes, proviennent de la collecte de 12.000 réponses à un questionnaire sur l’offre alimentaire dans les cantines de France.
Rien n'oblige les cantines à servir autant de viande. La législation impose que sur 20 repas proposés en cantine, au moins quatre proposent des protéines sous formes de viande non hachée, et quatre autre sous forme de poisson. Pour les autres repas, "aucune disposition particulière quant à la nature du plat [proposant un apport en protéines] ne s'applique, [les protéines] pouvant être issues de viandes, poissons, œufs, abats ou fromages", rappelait fin 2017 le gouvernement au cours d’une séance de question à l’Assemblée.
Beaucoup plus de protéines animales que nécessaire ?
Non seulement la viande à tous les repas n'est pas obligatoire, mais un tel régime n'est absolument pas conseillé. En décembre 2017, Greenpeace dénonçait déjà le fait que les préconisations de l’Anses en termes d’apports de protéines étaient largement ignorées par les services ministériels chargés de conseiller les collectivités pour l’achat d’aliments. "[Leurs recommandations conduisent] à des apports en protéines démesurés au regard des Apports Nutritionnels Conseillés (ANC)", observait Greenpeace, qui mettait en cause le lobbying de la filière viande. "La viande et le produit laitier consommés au déjeuner apportent à eux seuls 2 à 4 fois plus de protéines que ce qui est conseillé par les scientifiques de l’Anses…"
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L’ONG pointe du doigt un potentiel impact très néfaste sur la santé. "D’après l’étude INCA 3 [de l’Anses], les enfants jusqu’à 10 ans consomment en moyenne entre 200 et 400 % des Apports Nutritionnels Conseillés (ANC qui sont déjà, par sécurité, supérieurs aux besoins). Un constat partagé par l’étude ELANCE, qui a suivi plusieurs dizaines d’individus depuis leur naissance jusqu’à leurs 20 ans. Un fort apport en protéines animales, et en particulier celles issues des produits laitiers, est associé à des risques de surpoids et d’obésité plus tard."
Greenpeace France rappelle en outre les conséquences délétères (antibiorésistance, pollutions de l’eau et de l’air) de diverses formes d’élevage sur l’environnement.
Consommer moins, consommer mieux
"Il ne s’agit pas ici de supprimer toutes les sources de protéines animales, mais simplement d’en consommer moins et de meilleure qualité." Selon l'ONG, une consommation durable et équilibrée correspondrait, pour chaque individu, à un maximum de 300 grammes de viande par semaine (poids de viande crue non transformée, vendue au détail) et de 630 grammes de produits laitiers par semaine.
La date de la publication de cette nouvelle enquête n’a pas été choisie au hasard. Un projet de loi sur l'alimentation doit en effet être présenté l’Assemblée ce 22 mai. "L’introduction de menus sans viande ni poisson a été proposée à plusieurs reprises depuis le début des débats", explique l’ONG. "Mais jusqu’à maintenant, seule une proposition a été introduite [dans le projet] : la nécessité pour les établissements scolaires les plus conséquents d’établir des « plans de diversification de protéines ». Sans objectif chiffré, cela est trop peu ambitieux pour un projet de loi qui se veut être un levier d’action en matière d’alimentation durable."
la rédaction d'Allodocteurs.fr
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