La justice américaine a tranché : l’appellation "gruyère" ne sera plus réservée aux meules venant de Suisse et de France, mais pourra être utilisée par tous les producteurs, y compris les Américains. Dans l'une des plus importantes fruitières savoyarde, Julien Goury produit chaque année 250 tonnes de gruyère, avec une indication géographique protégée (IGP). Quatre mois d’affinage minimum nécessaires, des vaches nourries exclusivement à l’herbe et au foin : le cahier des charges est extrêmement précis et impossible à reproduire ailleurs, selon le producteur. "Notre fromage est tout sauf générique", s'indigne-t-il.Du "fromage alpin"De l’autre côté de l’Atlantique, dans l’État du Wisconsin, on fabrique du gruyère depuis les années 1980 sous le nom de "fromage alpin". Il est un peu plus cher que son homologue français, et les méthodes de fabrication sont les mêmes. Si les produits se ressemblent, il subsiste néanmoins quelques différences, reconnaît un fromager. Le Syndicat interprofessionnel du gruyère en France n’a pas encore fait appel de la décision américaine, mais devrait se prononcer d'ici la fin du mois de janvier.