Alimentation : et si vous vous mettiez au "lundi vert" ?
Commet soigner votre santé, celle de la planète mais aussi des animaux ? 500 personnalités, artistes, scientifiques, sportifs ou défenseurs de l’environnement y répondent en appellant à un "lundi vert". Le principe est simple : ne pas consommer de viande ni de poisson pendant tous les lundis de 2019. Cette campagne reprend le modèle du ”meatless Monday”, lancé en 2003 et repris dans une quarantaine de pays, en y ajoutant le poisson. Dans une tribune publiée sur le site du Monde, ils évoquent ”des raisons impératives de diminuer collectivement notre consommation de chair animale en France”. l’élevage industriel, cause de déforestation et donc du réchauffement climatique, la surpêche, nuisible aux écosystèmes, mais aussi les risques pour notre santé ou encore la souffrance animale sont mis en cause.
Une communauté de "lundi vert" sur le net
La campagne, initiée par les chercheurs Laurent Bègue, psychologue social et directeur de la Maison des sciences de l'Homme Alpes, qui finance l'opération, et Nicolas Treich, de l'INRA, débutera la semaine prochaine, notamment avec des affiches dans le métro parisien. Mais c’est avant tout sur internet que le ”lundi vert” se poursuivra. Au-delà des 500 personnalités signataires, les lanceurs espèrent que 50.000 à 500.000 personnes iront s'engager sur le site www.lundi-vert.fr. ”Une équipe de chercheurs suivra votre capacité au changement alimentaire […] Cap ou pas cap?", interroge la page d’accueil du site. Les participants sont ensuite invités à s’inscrire en remplissant un questionnaire sur leurs habitudes alimentaires, leur caractère et leur sensibilité avec le monde animal. Une fois inscrits, ils devront dire chaque lundi, pendant un an, s'ils poursuivent ou non leur engagement, et recevront un court message "pour renforcer [leur] motivation la plus saillante", indique Laurent Bègue. Les participants recevront également des recettes pour les aider à trouver des alternatives.
”Nous pensons que chaque personne peut faire un pas significatif”
"On peut tous faire un effort pour favoriser au moins la qualité par rapport à la quantité", explique Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), aspirant à "devenir à terme végétarien". L'opération, soutenue par plusieurs ONG comme Greenpeace ou Sea Shepherd, veut avant tout sensibiliser chacun sur l'impact de ses pratiques alimentaires, et mettre en avant les bénéfices des actions individuelles dans la protection de l’environnement. « Bien que ces évolutions de pratiques individuelles ne soient pas suffisantes pour produire tout le changement nécessaire […] nous pensons qu’elles y contribuent », affirme la tribune. En effet, selon le texte, ”s’alimenter avec des végétaux plutôt qu’alimenter des animaux avec des végétaux pour ensuite les consommer permettrait de dégager 2 à 20 fois plus de protéines par hectare cultivé”. Sur le long terme, la campagne veut modifier le comportement alimentaire global des Français.
Manger de la viande est-il dangereux pour la santé ?
Une étude américaine a récemment révélé qu’une consommation excessive (supérieure à 500 grammes par semaine) de viande augmentait la mortalité de 12% et les risques de cancer, notamment du côlon et du rectum, ou de maladies cardiovasculaires. Le mode de cuisson est également un facteur de risque, puisque les viandes saisies à très haute température (barbecue, grill, plancha) produisent des composés toxiques qui favoriseraient également les cancers. La tribune indique que ”la viande n’est absolument pas nécessaire à l’équilibre alimentaire”, et qu’elle peut être remplacée par d’autres aliments, notamment des végétaux. Les lentilles, les pois secs cuits, et plus globalement les produits de type légumineux sont riches en vitamines. Les viandes restent cependant une source de protéines importante, et contenant des acides aminés indispensables (à l’inverse des protéines végétales) que notre organisme ne sait pas fabriquer. Selon l'ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail ), il ne faut pas dépasser 70 grammes de viande par jour. Pour les poissons, les recommandations sont de deux poissons par semaine, dont un gras (sardine, maquereau ...).
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