Vincent Lambert : le CHU de Reims se prononce pour l'arrêt des traitements
La procédure collégiale aura duré près de cinq mois. Pour la quatrième fois, un collège de médecins du CHU de Reims s'est penché sur le cas de Vincent Lambert, dans un état végétatif depuis 2008. Selon une source proche du dossier, contactée par l'Agence France Presse, le constat dressé est celui d'une "obstination déraisonnable" à l'endroit du patient tétraplégique. En conclusion de quoi, l'arrêt des traitements a été préconisé par le Dr Vincent Sanchez, le médecin de Vincent Lambert.
Les membres de la famille ont été reçus séparément à l'hôpital Sébastopol de Reims où il est hospitalisé.
Rachel Lambert, femme de Vincent Lambert et sa tutrice légale depuis 2016, son neveu François et une partie de sa famille sont favorables à un arrêt des soins tandis que ses parents et une autre frange familiale y sont farouchement opposés.
À la sortie de ce rendez-vous, François Lambert a déclaré à la presse qu'avec "[le] maintien artificiel en vie, il y a un corps qui souffre, [le médecin] le dit. Ca veut dire qu'on n'est pas sûr que Vincent ne ressent pas la souffrance. Il est possible, il est envisageable que Vincent vive un calvaire depuis cinq ans". Selon lui, le Dr Sanchez "est arrivé à la décision qui s'imposait" celle "d'arrêter les traitements".
Les parties défavorables à cette décision ont dix jours pour déposer un recours, délai au-delà duquel l'équipe médicale pourra mettre en place l'arrêt des traitements.
Une quatrième procédure à l'issue incertaine
Cette décision est similaire à celle prise initialement par le Dr Eric Kariger le 10 avril 2013, qui avait engagé un protocole de fin de vie en accord avec Rachel Lambert, sans consulter explicitement les parents de Vincent Lambert, catholiques et fermement opposés à l'euthanasie passive.
Deux autres procédures avaient suivi : l'une en 2014 de nouveau intentée par M. Kariger, l'autre en 2015 par le Dr Daniéla Simon, confortée par la décision favorable de la Cour européenne des droits de l'Homme rendue le 24 juin 2014. Mais cette procédure n'avait pas non plus abouti car Mme Simon avait jugé que "les conditions de sérénité" requises n'étaient pas rassemblées.
De nombreuses décisions de justice
La Cour de cassation a jugé en décembre 2017 que seule Rachel Lambert était autorisée à demander le transfert de son mari vers un autre établissement de soins, une requête formulée par les parents qui remettent régulièrement en cause la prise en charge de leur fils au CHU.
"Les décisions de justice traînent, prennent du temps, les parents de Vincent font leur travail de sape [...] On n'est pas à l'abri que le médecin s'en aille et que tout doive reprendre depuis le début", a souligné François Lambert, qui a toutefois qualifié le Dr Sanchez, arrivé début 2017, de "déterminé" et "très indépendant".
Contacté par l'Agence France Presse, le CHU n'était pas immédiatement joignable dans le courant de l'après-midi.
la rédaction d'Allodocteurs.fr, avec AFP
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