35h dans les hôpitaux publics : "On peut se retrouver à faire deux voire trois services"
Carine sort de l’hôpital le bras en écharpe. Pourtant elle n’était pas venue se faire soigner mais travailler. Elle s’occupe du nettoyage des chambres à l’hôpital Cochin. "J'étais fatiguée et donc j'ai mal porté le seau et je me suis fait une déchirure à l'épaule. On n'en peut plus et voilà…" Et Carine le sait, elle ne sera pas remplacée. "Non, il n'y a pas de remplacement. Ce sont les agents qui sont dans l'équipe qui font le travail à ma place. On peut se retrouver à faire deux voire trois services".
Ce problème d’effectif, Laurence s’en rend compte elle aussi au jour le jour. Elle s’occupe du planning des transporteurs médicaux de l’hôpital. Bien souvent, ils font des heures supplémentaires. "On a des urgences qui peuvent être au dernier moment. C'est le malade avant tout. Tout dépend du volontariat de l'agent…"
Plus de limite hebdomaire au travail
Au-delà d’un manque d’effectif, c’est l’application des 35 heures qui pose problème selon Olivier Youinou. Il est infirmier-anesthésiste et secrétaire général du syndicat Sud Santé. "Le cadre nous appelle sur notre jour de repos. 'On te le rendra'. Intégrer les 35 heures a laissé tomber l'idée d'une limite hebdomadaire au travail… "
Les agents hospitaliers continuent de travailler 38 heures par semaine. Aujourd’hui ces heures supplémentaires sont sur des comptes épargne-temps. En moyenne fin 2014, un agent hospitalier avait plus de 20 jours de congés non utilisés. L'année dernière les hôpitaux publics devaient plus de 74 millions d'euros à leurs employés.
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