BD, bande dessinée. Voyage par procuration et hors-saison
Le journaliste Maxime Gueugneau et le dessinateur Simon Bournel-Bosson brossent le portrait intime de cinq villes de la côte méditerranéenne française. Pour comprendre pourquoi et comment on vit aujourd'hui à la Grande-Motte, aux Saintes-Marie-de-la-Mer, à Fos-sur-Mer, à Port-Grimaud et à Menton.
Déjà, la couverture est une invitation au voyage. Les quatre lettres majuscules du mot AZUR y apparaissent en relief, très colorées sur un fond bleu ciel. La couleur ne se dément pas quand on feuillette le livre, consacré à cinq villes emblématiques de la côte méditerranéenne française.
La Côte, d'hier à aujourd'hui
Le journaliste Maxime Gueugneau et le dessinateur Simon Bournel-Bosson ont voulu voir ce qu’était devenue, un bon demi-siècle après sa création, La Grande-Motte, l’utopie urbanistique de l’architecte Jean Balladur qui, en 1965, plantait ses pyramides de béton non loin de Montpellier, comment les Saintes-Maries-de-la-Mer se débrouillaient entre touristes et pèlerins, si l’on pouvait vivre à Fos-sur-Mer, le grenier énergétique de l’Hexagone, saturé par la pollution, ce qu'il restait de Port-Grimaud, autre rêve de cité lacustre devenu ghetto pour ultra-riches, et enfin, Menton, ses retraités, sa fête du citron, contraints de cohabiter avec les migrants relégués sur les rochers.
Plus soucieux de voir et d’écouter ceux qui vivent là toute l’année que les millions de personnes qui, venant de l’Europe et du monde entier, y débarquent chaque été, les deux compères ont fait le voyage hors-saison. Malgré les couleurs flashy, une indéniable mélancolie se dégage de ce road-trip curieux.
Le sentiment est double. D’un côté, il y a la Grande-Motte qu’on a d’abord traitée de Grande moche et qu’on appelle désormais la Grande mode. De l’autre, Port-Grimaud qui incarne la nostalgie, le fantôme d’une gloire passée qui vit dans le souvenir des années de fêtes avec Eddie Barclay, Aznavour ou Christophe.
Le dessinateur Simon Bournel-Bosson
Double vision
Les deux auteurs ont choisi de témoigner sérieusement de ce qu’ils découvrent et de livrer parallèlement une vision burlesque de leur périple.
À côté du reportage sérieux, que l’on raconte sérieusement, il y a nos états d’âme, l’envers du décor, plus anecdotiques, souvent rigolos, parfois un peu tristes, que nous avions envie de partager avec les lecteurs et que nous mettons en scène dans de fausses affiches, de fausses cartes postales, des pages de journaux intimes.
Le dessinateur Simon Bournel-Bosson
Azur, de Maxime Gueugneau et Simon Bournel-Bosson, aux éditions Kiblind.
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