Vous le partagerez aujourd'hui. Faut-il simplifier les règles de la langue française ?
Tous les jours, Jean-Mathieu Pernin repère une info à partager à la machine à café ou sur les réseaux sociaux. Aujourd'hui, une tribune pour simplifier l'accord du participe passé.
Deux anciens professeurs de français-belge, soutenus par le conseil de la langue française de Wallonie-Bruxelles, ont écrit une tribune dans le journal Libération lundi 3 septembre. Cette tribune propose la suppression de la règle du participe passé s’accordant en genre et en nombre avec le complément d’objet direct (COD) quand celui-ci précède l’auxiliaire avoir.
Elle intervient juste au moment où je venais de comprendre cette règle. Par exemple, dans les prochaines heures, il pourrait y avoir un participe passé très employé au gouvernement comme : "Les ministres que j’ai virés". Les Belges se demandent pourquoi cette règle ? Pourquoi un accord avant et non après avec le COD ? Que de carabistouilles !
80 heures pour apprendre les règles de français
Je sais que parler de cela à quelques heures du début du deuxième jour d’école de l’année, c’est un peu précipité. Et cela peut rapidement déraper. Un élève m’écoutant ce mardi matin pourra ensuite se plaindre de toutes les autres règles. Là, on ouvrirait les portes de l’enfer avec du "quel heure qu’il est ?" ou, comme Nicolas Sarkozy dans un discours en 2009 : "S'il y en a que ça les démange d’augmenter les impôts..." Non, pas de panique. Ne creusons pas encore des tranchées dans le champs lexical pour se protéger du gaz moutarde orthographique. Ne branchez pas encore Alain Finkielkraut sur le sujet. On n'en est pas là, c’est une réflexion.
Les deux auteurs de cette tribune ont calculé que le temps moyen consacré à l’apprentissage des règles de français était de 80 heures. Pourquoi ne pas profiter de ce temps pour initier d’avantage à la littérature, au vocabulaire, à la syntaxe ? Même s'il est vrai que faire des fautes d’orthographes dans un texte peut vite devenir très irritant. Par exemple, lundi, j’ai reçu une salve de tweets d’un homme très sympathique dont le dernier disait : "De toute façon, vous, les journalistes, vous êtes tous franc-massons". "Franc-maçon" était écrit avec deux "s", ça décrédibilise une théorie du complot.
Un ministère de la langue française ?
Le débat est finalement toujours le même : doit-on faire évoluer notre langue, au risque d’une gentrification et d’un avis de décès prochain ? En 2015, un sondage montrait que nous étions 75% à trouver que le français était une langue difficile. Et le participe passé ne fait rien pour être aimé avec toutes ses exceptions, comme l'accord du participe passé avec le verbe avoir suivi d'un infinitif ou comme l’accord du participe passé avec les verbes pronominaux.
Je crois que la seule chose qui peut rivaliser ce sont les lettres muettes. Pourquoi existent-elles ? Sommes-nous obligés d’avoir un "h" à cacahuète ? Faudrait-il, dans notre pays, un ministre de la langue française ? C’est "qui que ça pourrait être" ? Réponse, peut-être, dans les prochaines heures.
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