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Vous en parlerez aujourd'hui. Parle-t-on encore français au Salon du livre ?

Tous les jours, Jean-Mathieu Pernin repère une info à partager à la machine à café ou sur les réseaux sociaux. Aujourd'hui, une tribune dans le journal Le Monde dénonce les trop nombreux anglicismes utilisés lors du prochain Salon du livre à Paris.

Article rédigé par franceinfo, Jean-Mathieu Pernin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le Salon du livre, Porte de Versailles à Paris, le 17 mars 2018. (MAXPPP)

Une centaine d'écrivains dénoncent dans une tribune publiée par le journal Le Monde une trop grande présence d'anglicismes au Salon du livre qui se tiendra mi-mars à Paris. Les termes "live", "bookquizz" ou "Young Adult" sont omniprésents. L'anglicisme, une tendance lourde de la société française jusqu'au plus haut sommet de l'État. 

Ces écrivains et ces essayistes se demandent ce que vient faire le vocabulaire de la perfide Albion dans un salon où l’on trouve à 90% de la littérature française. D’ailleurs vous ne trouvez pas que dans cette matinale, ça manque de "photobooth" ? Un mot en particulier à mis le feu au poudre, celui de "Young Adult".

"Young Adult" fortement critiqué

Pendant le Salon du livre, les auteurs de cette catégorie défileront sur une scène qui leur sera consacrée. "Young Adult" est un terme pour qualifier la littérature adolescente et jeune adulte. Ce que dénonce ces femmes et hommes de plume, c’est qu’une catégorie s’adressant à la jeunesse doit montrer l’exemple. "Young adult" : le terme est peu employé par les clients de librairie mais permet de créer une marque autour de livres phénomènes comme Harry Potter ou Twilight qui n’ont rien à voir entre eux. Un mot qui  déjà une traduction directe : jeune adulte. Dans cette tribune, les auteurs parlent de délinquance culturelle, de colonialisme culturel de la part de l’anglais, une insulte aux 300 millions de francophones dans le monde. On peut comprendre ce coup de sang quand il s’agit d’un évènement consacré à la littérature française. Mais qu’on se rassure : les meilleurs ventes de disques en France sont souvent des artistes de rap qui manient à leur manière la langue de Joey Starr , et des poètes comme Booba et Kaaris pourrait très bien s’affronter au Salon du livre.

Même le chef de l'Etat ! 

Les auteurs parlent d’exemplarité de la part des entrepreneurs, de la part des politiques, même au plus haut sommet de l’État. On résiste peu aux anglicismes d’Emmanuel Macron qui revendique son multilinguisme. Mais cela se transforme souvent en "multi rien comprendre" pour le plus grand nombre, c’est le modernisme à l’ancienne. D’ailleurs, remarquez comme ces mots ont disparu du langage présidentiel depuis qu’il s’est épris de débats. D’ailleurs nous aussi médias, nous tombons dans cette facilité anglophile : "comeback", "shutdown", "Brexit" … Les écrivains s’inquiètent mais pas l’Académie Française qui signale de faire attention mais ne parle pas d’invasion. Non, la littérature française n’est pas encore anglaise, "Make our francophonie", c’est ce qu’on appelle être moderne.

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