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Une journée mondiale de l'hépatite : essayer d'éliminer la maladie en 2030

Tous les jours cet été, franceinfo et la Rédaction internationale de Radio France vous font découvrir une journée mondiale. Une cause, un animal, une pratique à travers le monde... Mardi, c'est la journée de l'hépatite. Une maladie portée par 325 millions de personnes dans le monde.

Article rédigé par franceinfo, Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le vaccin pour l'hépatite B chez les enfants est aujourd'hui obligatoire. (FRANCK DUBRAY / MAXPPP)

Si l’ONU a choisi le 28 juillet pour cette journée mondiale, c’est parce qu’il s’agit du jour de naissance du docteur Baruch Blumberg, le médecin américain qui, en 1963, a découvert le virus de l’hépatite B et créé la première génération de vaccins. Ses recherches lui vaudront un Prix Nobel. 

L’hépatite est une inflammation du foie, le plus souvent causée par un virus. Il en existe cinq : A, B, C, D, et E, mais les souches les plus courantes, les B et C, sont responsables de 96% des décès. Elles touchent 325 millions de personnes à travers le monde dont 135 000 en France.

Des malades qui ignorent être infectés

Les symptômes de l'hépatite sont facilement identifiables : jaunissement de la peau et des yeux, fatigue, nausées, vomissements, douleurs abdominales. Mais la plupart du temps, la maladie reste silencieuse pendant plusieurs années, si bien que les trois quarts des malades ignorent qu’ils sont infectés

Pourtant, ne pas être soigné ou être soigné trop tard, c’est courir le risque de complications mortelles comme la cirrhose et le cancer du foie.  

L’OMS, l'Organisation mondiale de la santé vise une élimination de la maladie en 2030. Elle veut donc généraliser et banaliser le dépistage de l’hépatite, comme pour le VIH. 

12% de la population infectée en République centrafricaine

Tous les continents ne sont pas touchés de la même manière : l’hépatite B est particulièrement répandue en Asie orientale (Chine, Inde, Philippines) et en Afrique subsaharienne. En République centrafricaine, 12% de la population vivent avec le virus.

En 2020, l’OMS met l’accent sur la transmission entre la mère et l’enfant, qui a lieu de manière quasi systématique dans les premiers jours après l’accouchement. 

Un vaccin est recommandé pour les nouveaux-nés, à faire 24 heures après la naissance, mais moins d’un enfant sur deux en bénéficie à travers le monde. 

100 000 euros le traitement  

Pour l’hépatite C, il n’y a pas de vaccin. Des antiviraux permettent néanmoins de réduire ses symptômes. Le problème, c’est leur coût : les antiviraux récents coûtent 100 000 euros.

En Afrique et en Asie, on a ramené le coût de traitements à 1000 euros. C'est encore considérable. Qui peut, aujourd'hui, en Afrique, s'offrir un traitement à 1000 euros ?

Arnaud Fontanet, épidémiologiste

"Peut-être faudra-t-il que des fondations comme le Fonds mondial (qui finance déjà les traitements contre le Sida, le paludisme et la tuberculose), acceptent de subventionner les traitements de l'hépatite C, s'interroge Arnaud Fontanet, épidémiologiste à l’institut Pasteur. On peut y croire."

Deux médicaments utilisés pour traiter l’hépatite C pourraient également soulager les malades du coronavirus : le Sofosbuvir et le Daclastavir. Des essais menés en Iran montrent qu’ils atténuent les effets du COVID-19 et réduisent le taux de mortalité (5% chez les patients traités avec ces médicaments, 20% pour les autres). Des tests cliniques à plus grande échelle sont en cours au Brésil et en Afrique du Sud.

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